A oublier

Occupe-toi d’Hortense ou les trous dans la raquette

De la par­ti­ci­pa­tion à l’aventure de la revue TXT, Le Pillouër n’aura pas retenu grand chose sauf peut-être sa confron­ta­tion aux “Illu­mi­na­tions” de Rim­baud et ce, en une exploi­ta­tion plus qu’une explo­ra­tion sous forme d’enquête autour des énigmes posées par ce livre.
D’où en guise de hors-d’oeuvre ses expli­ca­tions de textes fas­ti­dieuses et rasoirs mais dont l’essayiste se dit avoir conscience tout en s’affirmant pour se jus­ti­fier vic­time de son époque.
Certes, l’auteur pour sau­ver le meuble, use d’un rire faus­se­ment auto-dérisoire car il ne se prend pas pour rien. Et il a rai­son : une pléiade d’admirateurs lui polissent l’intellectuelle myr­tille. Ce qui est un comble pour celui qui pré­tend se moquer des exé­gètes rim­bal­diens afin de prendre leur place et en uti­li­sant par­fois des calem­bours bons politiques.

Sous leur cairn (trom­peur), l’auteur pré­tend, en trou­vant Hor­tense, sou­le­ver un autre Rim­baud (son enfance com­prise). Néan­moins, hors l’humour, rien de bien neuf ici. L’auteur estime, après ses ana­lyses poé­tiques, amu­ser sar­do­ni­que­ment des “cabrioles sodo­miques” de sai­sons en en faire, mais ça ne mène pas très loin et pour cause. Un trou reste un trou, madame ou non n’y change rien.

Mais il y a de quoi ravir le bobo wokiste qui se contente de peu, sur­tout quand tout semble  lim­pide là où l’écriture rim­bal­dienne reste bien plus ambi­guë que le pré­tend l’auteur. De fait, il botte en touche en vou­lant à tout prix rendre simple ce qui ne l’est pas for­cé­ment.
Mais un cer­tain public bien disant sera esbaudi par le laxa­tif d’une telle réduc­tion du poly­mor­phisme. Par le trou d’un tel culte pré­tend s’atteindre “L’ivresse libi­di­neuse de la fouille”. Mais ce qui reste ici tient d’une fon­due en une  trouée  psy­chique et men­tale de  l’amateur de fromage.

jean-paul gavard-perret

Pierre Le Pillouër, Trou­ver Hor­tense — jour­nal de lec­ture à la lettre des Illu­mi­na­tions, Ulysse fin de siècle, 2018 — 14,00 €.

 

7 Responses to A oublier

  1. DO

    il demeure d’enverguRe moyenne … juste en deuxième ligne avant la fin de cet article …

  2. Myrtie

    Bon­jour,
    Votre article tombe à pic, merci pour celui-ci, votre site est sympa.

  3. Christiane Beaudoin

    Vrai­ment …
    Votre article est plus jouis­sif que le film

  4. Jacques Richard

    Votre article fait œuvre de salu­brité publique par ces temps où plus que jamais les cuistres essayent de se faire pas­ser pour des pen­seurs. Quant à la bêtise, “un sot trouve tou­jours un plus sot qui l’admire”. C’est l’éternelle his­toire de la paille et de la poutre. Merci et… encore !
    J. R.

  5. ANNE-MARIE JEANJEAN

    Grand Merci ! Vous nous évi­ter de perdre un temps pré­cieux ! AMJ

  6. Nicolas Mathevon

    Bon­jour et merci de cette cri­tique. Etant l’auteur de “Les ani­maux parlent”, je me per­mets d’informer d’éventuels lec­teurs ou lec­trices (permettez-moi de n’oublier per­sonne… ;-) ) de l’existence d’un site web accom­pa­gnant le livre. Vous y trou­ve­rez quelques extraits (ainsi que des enre­gis­tre­ments, des films…) :
    https://mathevon0.wixsite.com/website-2/phoquebarbu
    https://mathevon0.wixsite.com/website-2/copie-de-croc
    https://mathevon0.wixsite.com/website-2/extraits
    Bon voyage sonore !
    Nico­las Mathevon

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