Gabriele Chiapparini et Camilla Marrese forment un duo dont le médium premier de leurs leur travaux est la photographie. L’un est réalisateur, l’autre graphiste et tous deux se donnent le moyen de traiter la pensée individuelle en matière d’élaboration collective. Dans ce processus, ils visent à utiliser la photographie comme un outil pour articuler visuellement des questions complexes. Leurs travaux ont été objets de nombreuses expositions en Italie ou Europe et sont lauréats du PhMuseum Criticae (2022) et du prix Luigi Ghirri (2024).
Lié à une structure de livre « non conventionnelle », le concept de l’île devient un « objet » de réflexion sur un espace géographique, social et temporel, avec un système et une logique mobiles. L’île est éloignée dans la mer Méditerranée et mesure 675 mètres de hauteur. Elle est habitée par “un nombre incertain entre 30 à 60 personnes, à l’année, sans hôpital, sans voiture, sans prêtres ni police”. De tels insulaires n’envisagent jamais de s’éloigner et ceux qui ont tenté de partir préfèrent revenir, précisent les deux artistes .
Camilla Marrese et Gabriele Chiapparini n’appuient jamais sur l’idée lyrique d’une île comme utopie ou dystopie. Ce travail artistique reste plus justement resserré et aride. Afin de souligner un processus continu de construction identitaire complexe où existent peu à peu des histoires et une Histoire implicite avec, ajoute Camilla, « des arbres généalogiques complexes et des traditions historiques entourant la communauté vivant sur des miches de pain hallucinogènes».
jean-paul gavard-perret
Gabriele Chiapparini & Camilla Marrese, Thinking Like an Island, editions Overlapse, 2024, 224 p.
J’adore Bergman, un style unique et une force incroyable dans l’expérience. J’adore.