Le maître chanteur de Mecs si Caux
Sacré Jules ! Le lexique, ça excite un tel lubrique. Il s’honore de roses briques, s’impose franc maçon qui, au pied de la façade tel un homme mûr, sait en fanfaron regarder les filles — véritables pieuvres dont le manouvrier promet des preuves et diverses ouvertures et sait laisser taire sainte pour entrer en désordre.
C’est donc aussi un chevalier servant de la littérature. Il se dit au besoin pieux, Quichotte au sang chaud, bavard de bravades, butineur de pucelles fort de son saint-frusquin. Faisant partie des preux aux baisers, il cultive parmi les soeurs de sa mère les omnipotentes aux péchés capiteux. Il est vrai qu’en lui, quoique homme de tête, rugit la bête particulière dont “le démon est partout, est partouze”.
Son livre nous entraîne vers les voies du Saigneur spécialiste de certains anneaux aux agnelles. C’est l’opéra du gueux en ses interpénétrations par la grâce désopilante de son fondement du culte. Le tout à notre santé.
L’auteur possède sa petite concession “à mon parnasse” mais il n’est pas en ce lieu un mort qui se raidit. De son texte, les corps de muses même aux impressions fosses restent des Anges qui se mangent à en être touillés selon un ustensile magique ou spatule érectile. Refusant “ex-nihilo nihil”, Vipaldo le change pour un “sex libido ad lit-bite homme”.
Si bien qu’à l’impossible le langage est tout nu. Quasiment sans limite — des moyennageries aux folies des coutumes.
jean-paul gavard-perret
Jules Vipaldo, On ne badine pas ou La DeuXième Année d’AriThmétique/d’Aride MéTRIQUE, Tinbad, Paris, 2024, 145 p.
JPGP est revenu avec son langage tout nu ! Soyez le bienvenu . Bingo aussi à Jules Vipaldo à la hauteur du jeu de mots .