Nulle autre équipe que l’ASSE (Association Sportive de Saint-Etienne) n’a donné lieu en France à une telle littérature.
Les livres sur les “Verts” font florès et mêlent nostalgies et considérations actuelles sur la grandeur et les misères de l’équipe dont la légende naquit lors de sa finale perdue dans la coupe d’Europe à Glasgow.
C’est non en polémiste mais en poète que Lionel Bourg aborde l’histoire du club. Elle devient le beau prétexte à une sorte de récit autobiographique sous le joug “des anges colorés d’absinthe” aux semelles aériennes.
Ils planent toujours sur la ville comme ceux de Wim Wenders sur Berlin rappelle l’écrivain.
Le texte permettra même à celles et ceux qui ignorent tout du foot de se laisser entraîner dans une saga épique. Elle mêle l’individuel et le collectif. Le stade Geoffroy Guichard — fameux chaudron — y tient une place de choix.
Il s’anime des héros qui venaient et viennent toujours y combattre — entre autres — les “Soyeux” de l’Olympique Lyonnais.
Au bruit du stade font écho parfois la neige et la grisaille mais aussi le soleil sur un Forez dont la ville est la capitale. Elle est bien plus avenante que sa réputation de ville noire.
Ici, le vert est mis par le royaume du ballon rond dont l’auteur présente la plus belle chanson de geste là où, sur le charbon de jadis, poussent des tilleuls.
jean-paul gavard-perret
Lionel Bourg, Geoffroy Guichard — Le vert paradis des dieux trop humains, Mediapop Editions, coll. Le club des écrivains, 2021, 72 p. — 9,00 €.