Fabrice Caro, Broadway — Rentrée littéraire 2020

Un drôle de paroissien

Après son der­nier roman (à suc­cès) Le Dis­cours, le des­si­na­teur de BD et écri­vain Fabrice Caro confirme toute sa verve dans Broadway où se mélangent des situa­tions déso­pi­lantes à l’existentielle mélancolie.

Axel, son héros, s’engage à ce que les Fran­ci­liens de son lotis­se­ment estiment repré­sen­ter  un plai­sir mais qui n’a rien pour lui d’une “ciné-cure”.
Qu’importe : il fait bonne figure et, par démul­ti­pli­ca­tion de  ses forces, il semble prêt à une expé­rience spor­tive qui ne lui dit rien qui vaille du côté de Biarritz.

Mais tant va la planche à l’eau qu’à la fin elle se casse et Axel veut faire de même. Il est fait pour les comé­dies musi­cales de Broad­way plu­tôt que de subir encore et encore les fêtes à neu­neu de fin d’année ou d’été.
Bref, il a besoin d’exister autre­ment que dans la souf­france des bar­be­cues où se tètent des chi­po­la­tas et de La Vil­la­geoise (mais c’est du même tonneau).

Sa déci­sion éprise est prise. Demain, comme Georges Mar­chais jadis, il fait les valises. Mais sans bour­geoise à ses côtés.
A lui Buenos-Aires plu­tôt que les aires d’autoroutes.

Toute­fois, si son désir est pavé  de bonnes inten­tions, la vie est plus rétive à de telles embar­dées et embar­ca­dères. Il se peut bien en effet qu’Axel rate son encoche et que ses rêves se liqué­fient.
Mais, en défor­mant la langue admise, son men­tor plu­tôt que de l’envoyer paître nous en fait son compagnon.

C’est indé­nia­ble­ment notre sem­blable, notre frère. Et non par l’opération du sain d’esprit, mais par celle d’un écri­vain.
Au lieu de nous four­voyer dans le “piège” de la culpa­bi­lité, ce der­nier nous donne des rai­sons d’espérer - non sans ten­dresse comique et bien­veillance far­cesque — au peu que nous sommes et que nous pou­vons faire.

lire un extrait

jean-paul gavard-perret

Fabrice Caro, Broad­way, Sygne — Gal­li­mard, Paris, 2020, 208 p. — 18,00 €.

1 Comment

Filed under Romans

One Response to Fabrice Caro, Broadway — Rentrée littéraire 2020

  1. Villeneuve

    Mais oui voici Axel notre ami sain d’esprit et objec­tif sur une vie moins belle mais réelle . Bravo Fabrice Caro !

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