Sobre héroïsme au quotidien
Barbara Gussoni est née en Italie et vit à Marseille mais participe à de nombreuses activités artistiques dans son pays d’origine. A Brescia, à la fin des années 90, elle travailla comme assistante du photographe Rinaldo Capra et pour l’agence photographique A2. Elle participa au projet : “Alzheimer, conoscere chi non ricorda”, la première exposition multimédia sur la maladie d’Alzheimer en Italie.La photographe est aussi art-thérapeute et a publié son premier portfolio “Les lieux des rencontres” en 2019 (in L’Oeil de la Photographie) et elle collabore avec la compagnie de théâtre “Gruppo Elettrogeno” de Bologne.
La créatrice a commencé son travail le plus profond lorsqu’elle s’est trouvée face à une photographie qu’elle ne pouvait pas prendre tant elle était douloureuse car Barbara Gussoni en faisait partie : “Ce n’est que pour supporter le poids de cette photographie inachevée que j’ai commencé à en prendre d’autres.“
Dès lors, la maladie de son père et son lieu de vie sont devenus le ferment de ce travail : “La lumière rentre comme une bénédiction dans cet espace d’incertitude entre la vie et la mort” écrit-elle. Et c’est parce qu’il existe tant d’êtres humains qui vivent une même expérience de la douleur que la photographe veut en garder une trace.
Le sobre héroïsme au quotidien est là. Et l’artiste souligne la compassion de bienveillants qui ne se prennent pas pour autant en tant que tels. Leur “faire” est là, simplement chevillé au métier de vivre. C’est ce que l’artiste inscrit au fil de ses prises.
Avec la même humilité mais un sens inné du regard.
Par cette nouvelle série inhérente au temps que nous vivons, son regard semble décalé mais l’image reste rivée à ce que la pandémie induit dans nos conditions de vie conjuguées ici de manière personnelle et sans fards.
jean-paul gavard-perret
Barbara Gussoni, Mis à nu par le Cirona Virus
Bonjour
Merci beaucoup pour cet article qui bien décrit une grande partie de mon travail d’artiste photographique et donne une nouvelle interprétation de cette photo prise pendant le confinement. J’aime bien l’expression : regard décalé. Cela me convient!
Et pour ceux qui veulent découvrir plus: barbaragussoni.net