Les oeuvres les plus récentes de Lorenzo Puglisi réinterprètent les chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art. Avec des noirs profonds et des éclairs de blanc, le natif de Biella balaie depuis Bologne — où il a installé son atelier — l’époque qui s’étend de la Renaissance au post-modernisme. Existe entre autres une révérence particulière à son “collègue” Leonard de Vinci dont “Il Grande Sacrificio” est un hommage à son plafond du Vatican.
L’oeuvre de Puglisi sera d’ailleurs exposée à Milan pour la commémoration du 500ème anniversaire du maître florentin.
En dehors de cette œuvre, de ses travaux préparatifs et documents adjacents, ce volume contient des peintures sur toile, bois ou papier créées ces dernières années. En elles les substrats narratifs y sont différés tout comme les constructions mentales convenues qui émoussent l’intelligence et entravent l’émerveillement.
N’existe plus de ligne d’horizon bien définie et rectiligne. Une indécision vaporeuse crée des changements de profils. Ce qu’on pourrait prendre pour un recul devient une avancée. Elle reconduit vers l’ailleurs, hors de la vue qui fige.
En prenant acte de l’étendue spatiale et plastique, l’artiste en explique parfois la raison. Et un tel travail analytique démontre comment se construisent certains projets pour croiser en eux raison et folie (douce).
jean-paul gavard-perret
Lorenzo Puglisi, Eponyme, Harje cantze, Berlin, 2019, 219 p. — 50,00 €.
Très intéressants les noirs et les blancs. Tellement habités!