Les fouilles incarnées de Michel Moskovtchenko : entretien avec l’artiste

Les bustes de Michel Mos­kovt­chenko  — solaires — ne se réduisent jamais à ceux de bla­sons là où à la fois s’en dégagent une puis­sance éro­tique en une sorte d’attente éter­nelle, à l’antique. mais aussi une puis­sance mor­ti­fère qui rap­pelle tou­jours à l’homme le peu qu’il est. Tou­te­fois, les sculp­tures lui pro­posent des hypo­thèses d’avenirs qu’il ne soup­çon­nait pas.
Et si, ici, la femme est (encore) l’avenir de l’homme, cet ave­nir n’est plus celui que le mâle caresse de ses vœux de désir. Le voyeur sent confu­sé­ment que de telles égé­ries, même dans leurs « ruines » et leur fêlures, peuvent agir sur le monde sans for­cé­ment le cares­ser dans le sens du poil. Cepen­dant, l’artiste n’en montre, n’en « dit » pas plus. Demeure comme une attente qui per­dure d’œuvre en œuvre.

Entre­tien : 

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’insomnie de 4 h du matin… et en pleine cam­pagne, au milieu des agri­cul­teurs. Pour un artiste, il vaut mieux être un lève– tôt.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Réalités.

A quoi avez-vous renoncé ?
A la vodka.

D’où venez-vous ?
D’à côté

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Une bonne édu­ca­tion cultu­relle bourgeoise.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Le cho­co­lat noir.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?µ
Ma naïveté.

Com­ment définiriez-vous votre tra­vail de la matière ?
Un tra­vail d’artisan.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Le Mt Pila.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Un conte russe : « Les Bottes du Boyard ».

Quelles musiques écoutez-vous ?
Clas­sique et Jazz.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Les Vau­dois du Lube­ron » par Gabriel Audisio.

Quel film vous fait pleu­rer ?
…Tous les films à l’eau de rose que je regarde avec mon hypersensibilité .

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un étranger .

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Personne.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Venise.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Un peintre gra­veur hol­lan­dais du XVIIe Her­cule Seguers. Et comme écri­vains : Jean Giono et Henri Bosco.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Une tablette de cho­co­lat géante.

Que défendez-vous ?
Les Arbres .

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Rien .

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Une belle pirouette.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Com­ment allez-vous ?

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 12 février 2019.

1 Comment

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One Response to Les fouilles incarnées de Michel Moskovtchenko : entretien avec l’artiste

  1. Jeanne

    Seules les belles (âmes) per­sonnes défendent les arbres et mange du cho­co­lat noir…

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