Christian Godard, Julio Ribéra, Le Vagabond des Limbes, L’intégrale, Tome 7 : “Bonjour, la folie”

Les limbes qui mena­çaient le Vaga­bond étaient ceux de l’oubli, auquel il retourne.

Les limbes de l’oubli ?

À la ques­tion posée par le tome 6 de l’ Inté­grale du Vaga­bond des Limbes : “Où es-tu, Korian ?”, ce sep­tième volume de la vaste série répond : “Bon­jour, la folie”. De fait, c’est une réponse abrupte et sans doute les afi­cio­na­dos de la saga seront-ils un brin sur­pris par le ton très décalé des trois aven­tures ici pré­sen­tées : “Un tram­way nommé délire” , “Un cer­tain M. Ko”, “La Décharge” et parues dans les années 90. Le temps faste du Vaga­bond des Limbes, mar­qué par les seven­ties qui l’ont consa­cré, n’est plus et il semble que les auteurs, à court d’inspiration, aient du mal à se renou­ve­ler, ce qui explique en par­tie qu’ils soient ame­nés à pui­ser dans la struc­ture spé­cu­laire du scé­na­riste enthou­siaste (au sens propre) se met­tant en scène aux côtés de son per­son­nage, le tout dans une tri­lo­gie qui ne convainc guère — excep­tion faite du récit qui ouvre ce tome 7, “Un tram­way nommé délire”.

En effet avant qu’“Un cer­tain M. Ko” ne scelle le desitn de Mun­shine, enfin rendu à lui-même — et à Musky -, face à la tombe de son père Korian, révé­la­tion après laquelle il cou­rait depuis le debut de son épo­pée, Chris­tian Godard nous pro­pose en ultime clin d’oeil et en chant du cygne de son héros un album qui condense tous les ingré­dients ayant contri­bué au suc­cès du Vaga­bond des Limbes. Tan­dis que Musky n’aspire qu’à faire un pique-nique en tête-à-tête avec le sédui­sant Axle, les deux pro­ta­go­nistes se retrouvent sur la curieuse pla­nète de Phy­lo­land, uto­pie néga­tive qui va per­mettre au scé­na­riste et au des­si­na­teur de condam­ner, une fois n’est pas cou­tume, la sou­mis­sion de l’Homme aux dik­tats qui l’emprisonnent.
Pla­nète peu­plée de lapins anthro­po­mor­phi­sés, Phy­lo­land est donc régie par le Phyl, réseau câblé auquel est relié chaque indi­vidu (grâce à l’antenne sur son crâne qu’il reçoit lors de son bap­tême obli­ga­toire) et qui lui indique pour chaque situa­tion ce qu’il doit faire, en lui évi­tant ainsi d’avoir à pen­ser. Divi­sée en sec­teurs arith­mé­tiques et géo­mé­triques très pré­cis, la vie est ici tou­jours codi­fiée et pré­pro­gram­mée, elle ne rend pos­sible aucune ini­tia­tive ou liberté per­son­nelles — sauf chez un grou­pus­cule de lapins résis­tants car “débran­chés” du réseau du grand Phyl en vertu d’un ingé­nieux sys­tème d’accumulateurs favo­ri­sant leur auto­no­mie — phy­sique d’abord, psy­chique ensuite.
Une manière comme une autre de se sous­traire au Géné­ra­teur de Bonnes Paroles (G.P.B) qui endort lit­té­ra­le­ment chaque jour les sujets de Phy­lo­land entrant en prière (Inch Phyl­lah !) à des heures programmées.

Axle et Musky ne pour­ront bien entendu être insen­sibles au com­bat des résis­tants rêvant de sau­ver les phy­lo­manes du pou­voir des­po­tique de celui qui abru­tit les indi­vi­dus à coups de “consi­gns” absurdes : le grand GBP aspi­rant à conver­tir Axle au charme du Phyl afin de l’étendre à la constel­la­tion entière…
On s’amuse beau­coup des muliples jeux de mots et mises en abyme de Godard, on fris­sonne plus d’une fois devant la des­crip­tion de cette société qui aliène ses membres : tout y passe et c’est sans doute ici l’un des der­niers “limbes” qui se déchirent devant Mun­shine ren­con­trant son propre créa­teur, son géni­teur de papier avant son père géné­tique puta­tif. L’on pressent aussi, une fois passé ce “délire”, qu’une belle aven­ture est en train de se clô­tu­rer, Mun­shine et Musky, Godard et Ribera, étant en quelque sorte rat­trap­pés par leur temps respectif.

Mister Go(dard) le cède à l’album sui­vant à mon­sieur Ko, lequel va mettre K.O le grand conci­lia­teur en le rame­nant à son sort de papier bédéique : “Toi qui rêvais tout le temps de Chi­meer, tu n’es qu’un rêve rêvé par un autre homme, toi Axle Mun­shine tu n’existes que dans l’imaginaire de tes lec­teurs”, tel résonne le mes­sage de l’auteur à son porte-parole. Et ce n’est pas une créa­ture bim­boesque à demi-nue qui se pro­mène ici et là entre les cases en inter­ro­geant le scé­na­riste qui chan­gera quelque chose à l’affaire.
Le lec­teur referme ce tome 7 le cœur gros, un peu triste : il vient de perdre un bon ami, un com­pa­gnon d’enfance qui a grandi trop vite, telle la prin­cesse des Éter­nautes qui che­mine à ses côtés depuis des lustres galac­tiques.
Les limbes qui mena­çaient le Vaga­bond étaient ceux de l’oubli, auquel il retourne.

fre­de­ric grolleau

   
 

Chris­tian Godard, Julio Ribéra, Le Vaga­bond des Limbes, L’intégrale, Tome 7 : “Bon­jour, la folie” Dar­gaud, juillet 2005, 152 p. — 15,00 €.

7 Comments

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7 Responses to Christian Godard, Julio Ribéra, Le Vagabond des Limbes, L’intégrale, Tome 7 : “Bonjour, la folie”

  1. Pierrot vagabond céleste

    Bravo pour le vaga­bond des limbes)))

    je suis un vaga­bond du Qué­bec
    J’ai une oeuvre lit­té­raire sur inter­net
    que per­sonne n’a jamais lue
    www.reveursequitables.com
    cahier de presse
    mon­sieur 2.7K
    Docu­ment Créé par Pierre Rochette
    mon­sieur 2.7k
    (www.reveursequitables.com
    presse)
    Voici l’histoire de Mon­sieur K… , pri­son­nier numé­rique K…ui s’évade d’Internet après avoir
    fran­chi 1000 pages déma­té­ria­li­sées de débrits de bitts… Son rêve, mar­cher la fraî­cheur
    exis­ten­tielle de la beauté du monde sans le bou­let de l’information enchaîné à l’un de ses pieds,
    enfin libéré de 1000 pages de pla­centa ayant per­mis l’accouchement d’un vaga­bond céleste.
    MONSIEUR
    2.7K

    j’en pro­fite pour vous pré­sen­ter
    un grand rêveur qué­bé­cois
    qui a fait un spec­tacle sur mon his­toire
    de vagabond…

    SIMON GAUTHIER
    CONTEUR INTERNATIONAL
    ET SON NOUVEAU SPECTACLE
    PRESENTÉ EN IERE À TADOUSSAC
    ET QUI SERA PRÉSENTÉ AU QUÉBEC
    ET EN EUROPE
    ET SURTOUT EN AMERIQUE FRANÇAISE
    EN 2012–2013
    EN VOICI LA CRITIQUE

    DÉDÉTORIAL
    LE VAGABOND CELESTE DE SIMON GAUTHIER
    Bien fati­gué, j’y suis allé avec la peur de m’endormir.
    Fina­le­ment je vou­lais que ce récit ne puisse finir afin de ne pou­voir par­tir pour conti­nuer mes rêves.
    Quelle pres­ta­tion! C’est l’histoire ins­pi­rée d’un per­son­nage qui est passé par Tadous­sac et que plu­sieurs ont eu la chance de côtoyer. Dans un pre­mier temps il a séjourné trois semaines
    à l’eau Berge puis il est revenu pour repar­tir sur la route de ses rêves. C’était un petit «grand homme» à cha­peau, barbe blanche et gui­tare en ban­dou­lière qui com­po­sait des chan­sons sur les gens rêveurs essayant de réa­li­ser leurs rêves. Plu­sieurs
    per­son­nages de Tadous­sac ont noirci son cahier.
    Son His­toire remonte à plu­sieurs années alors qu’il était bien
    ins­tallé dans le nord de Mtl plus pré­ci­sé­ment à Val David. Là-bas, il avait tout pour être heu­reux, mai­son, femme, famille
    et argent…
    Un matin il s’est levé pour annon­cer autour de lui qu’il lais­sait tout et par­tait sans le sous, vivre ses rêves. On a cru à un coup de déprime, on a tenté de le rete­nir mais devant ses argu­ments on a fini par le com­prendre et lui sou­hai­ter bonne chance dans son rêve. Pen­dant 5 ans il a fait les quatre coins
    du Qué­bec sans rien deman­der à per­sonne. Les hasards de la vie le gui­daient au quo­ti­dien. Il atten­dait qu’on lui offre une «raye» pour avan­cer, sinon il mar­chait inlas­sa­ble­ment.
    Jamais il a demandé à man­ger ou cou­cher, c’était quand on l’invitait!
    Simon Gau­thier l’a ren­con­tré par le biais de Richard Fon­taine qui lui aussi à sa façon, vaga­bon­dait ici et là avec ses pin­ceaux comme com­pa­gnons de route.
    Depuis, selon Simon ce «Vaga­bond Céleste» a balancé sa gui­tare à la rue pour s’installer dans une petite chambre dénu­dée près de l’Oratoire St Joseph, et il par­cours les biblio­thèques. A date il a à son actif une maî­trise et plu­sieurs
    doc­to­rats en poche sur le rêve.
    Son nom est Pier­rot (mais lequel?) Un monu­ment existe encore en son hon­neur, rue St-Paul dans le bas le la ville de Mtl.
    Fon­da­teur des Deux Pier­rots dans le vieux, cette
    boite mythique des plus fré­quen­tée encore, est le seul endroit qui ait sur­vécu aux Boites à Chan­sons qui nous ont donné nos grands: Claude Léveillé, Vigneault, René Claude, Claude Gau­thier, Ray­mond Lévesque, etc
    Si Pier­rot en quit­tant, gloire, suc­cès et argent pour vivre ses rêves est un mes­sage d’espoir, un baume sur le mal de vivre qui nous guette, Simon Gau­thier par son spec­tacle nous a fait décou­vrir quelqu’un de chez nous por­teur de bon­heur. Simon offre à qui­conque veut décou­vrir plus inti­me­ment
    ce per­son­nage, de venir dans vos mai­sons, vos salons, vos ver­rières vous pré­sen­ter cet être lumineux.Est-ce le pré­sage que notre conteur natio­nal se pré­pare à par­cou­rir les routes du monde avec dans son pack sac?
    Pier­rot le Vaga­bond Céleste dis­posé à vous faire du bien à l’âme et vous bras­ser les idées?
    Pier­rot LE VAGABOND CÉLESTE SIMON GAUTHIER

    chers lec­teurs et lec­trices de ce blogue
    je vous invite per­son­nel­le­ment
    à une repré­sen­ta­tion à Mont­réal
    de ce spec­tacle inter­na­tio­nal
    en espé­rant par­ler avec vous
    de ce Qué­bec coeur de l’amérique fran­co­phone
    qui me semble redé­fi­nir la nation qué­bé­coise
    en tant que nation civique ouverte sur sa voca­tion
    fran­çaise en amérique.

    http://www.demers.qc.ca
    chan­sons de pier­rot
    l’ile de l’éternité de l?instant pré­sent
    http://www.reveursequitables.com
    http://www.enracontantpierrot.blogspot.com

    Dans le cadre de l’évènement LES ARTS DU RÉCIT mardi
    2 avril , 20 h 00 le 19 mars 2013
    Mai­son de la culture de Côte-des-Neiges Pré­senté dans le cadre de la série Les arts du récit
    Pier­rot rêve de tout chan­ger; il troque sa mai­son contre une paire de bottes, pour aller plus loin dans sa vie ! Depuis, il par­court le Qué­bec. Le ren­con­trer, c’est rece­voir un grand souffle de poé­sie qui nous étreint, comme des bras chauds venus nous récon­for­ter durant une nuit d’hiver sans abri ! Un récit émou­vant, por­teur d’avenir.
    Pier­rot vaga­bond .. 20 décembre 2012

  2. rêveur equitable

    DE MONTREALTORONTO
    SALUT Michel Labrosse,

    toi qui a par­tage mon intense che­mi­ne­ment spi­ri­tuel du mois d’octobre au 31 decembre 2008 comme gar­dien de nuit dans l’ancien col­lege Daw­son au centre ville de Mon­treal, tu dois bien te deman­der com­ment ca se fait que je suis a Toronto. Tu te rap­pelles, je te disais sou­vent: J’ai demande a l’univers un cadeau de Noel pour le 25 decembre 2008: que je puisse gater un iti­ne­rant de facon signi­fi­ca­tive que l’univers m’enverrait.. le soir de Noel

    le 12 decembre 2008, Gene­vieve et Vero­nique, les deux jeunes cineastes qui suivent mon vaga­bon­dage a tra­vers le Canada durant un an dans un docu­men­taire d’une heure dont le titre sera les 4 sai­sons de Pier­rot, sont venues tour­ner pour mes 60 ans…. cher Michel, comme tu es gene­reux et au ser­vice des autres. Un homme d’une telle bonte, c’est rare… comme tu fus present en novembre 2008 quand on a tourne des scenes au res­tau­rant chez Annick au lac a Beauce pres de La Tuque en mau­ri­cie…. que Dieu benisse ton infi­nie bonte…..

    Toi qui dans un hopi­tal a pris soin d’une incon­nue dans une civiere (Antoi­nette) en allant par la suite la voir une fois par semaine pour l’encourage… un remar­quable homme d’equanimite dont j’ai vu jour apres jour la puis­sante com­pas­sion pour les plus demunis…

    Puis arrive… le 24 dec 2008

    Le 24 decembre au soir, tu m’as gene­reu­se­ment accom­pagne avec ton camion a Raw­don pour que je puisse faire le pere Noel pour les 3 enfants de la famille unschoo­ling d’Eric et Nancy, deux de mes reveurs celestes dont je prends soin a titre de grand-pere de la beaute du monde…

    Ce fut une mer­veilleuse soi­ree… Nous avons beau­coup ri… t’as meme mis un fou­lard rouge sur la tete pour faire la fee des etoiles.. Pour nous remer­cier, Nancy m’avait pre­pare une serie de soupes faites a la mai­son, avec de la sau­cisse… et bien d’autres gateries:))))

    Alors ima­gine la sur­prise quand le 25 decembre au soir, Mar­tin, le remar­quable nomade agent de presse impre­sa­rio est arrive par sur­prise dans mon 2 et demie de vaga­bond du col­lege Daw­son avec un iti­ne­rant, Pierre, epuise d’avoir dormi dehors, affame… wowwwww… exac­te­ment ce que j’avais demande a l’univers et Mar­tin n’etait meme pas au cou­rant de ma demande… wow-t=g3 encore une fois…. ca fonc­tionne… (for­mule sur laquelle Gerard cadieux, Suzanne For­tin et moi-meme avons tra­vaille durant 2 ans et demie dans une librai­rie alter­na­tive a Victoriaville)

    wowwwwwww….. On te l’as tu gate toute la gagne… notre Pierre epuise de la rue:))))

    On se couche… Mar­tin, toi moi l’itinerant Pierre, a terre, sur des chaises, dans une joie de vivre de frai­cheur exis­ten­tielle fas­ci­nante…. en pleine nuit au plus pro­fond de mon som­meil, une voix que je reocn­nais chaque fois depuis mon enfance… je l’appellerais la voix de L’AMOUR PRESENCE… Elle me demande de tout don­ner mon linge d’hiver a Pierre l’itinerant, mon sac a dos, mon sac de cou­chage, de l’habiller des pieds a la tete… que je serais dans la rue moi-meme dans quelques jours, de lui faire confiance… meme si je dois par­tir presque tout nu:)))))

    Tu te rap­pelles au reveil le len­de­main matin, on a jete aux pou­belles le linge de Pierre l’itinerant… et on a equipe notre homme des pieds a la tete… je lui ai chante la chan­son des allu­mettes en lui disant que la rue c’etait une uni­ver­site et que beni par l’univers, dore­na­vant il ne serait plus un cho­chard, un iti­ne­rant, mais un vaga­bond celeste et que je prie­rais pour lui… jusqu’a ma mort

    Le 31 decembre, sou­dain la voix me dit… c’est le temps de par­tir main­te­nant… il est 2 h pm je crois… je quitte imme­dia­te­ment avec mon baton de pele­rin et ma gui­tare, rien d’autre…. je laisse un mot a Michel Woo­dard en disant que je me dirige pro­ba­ble­ment vers le Yukon…

    vers minuit, le 31 decembre, dans une rue per­due plus loin que Dor­val, une auto arrete… un jeune homme veut des expli­ca­tions sur la bible…il me recon­duit a Val­ly­field. J’aurais pu aller dor­mir chez Michel Woo­dard a Grandes Iles, mais la voix me demande de ne pas tri­cher, de tut aban­don­ner, que je suis en par­faite securite..

    Deux hommes m’embarquent et me recon­duisent dans une ere de ser­vice sur l’autoroute menant a Toronto… je dors dans une toi­lette publique… Le len­de­main un poli­cier me ramene sur une route secon­daire… On est le ier de l’an… dans le bois, sur une route de nulle part, une petite eglise protestante…j’entre, je demande de l’eau… on m’amene chez Tim Hor­ton, on me donne $25.00

    Puis je dors ci et la dans des Tim Hor­ton en com­po­sant des chan­sons… et le ven­dredi… un camion­neur me ramasse sans que je fasse de pouce et m’amene direc­te­ment a Toronto… il me laisse sur l’autoroute… impos­sible de tra­ver­ser tel­le­ment le tra­fic est dense… la voix me dit… je vais te fendre le traf­fic en deux

    Effec­ti­ve­ment, durant pres d’une minute aucune auto… je tra­verse… deux poli­ciers me ramassent.. je leur demande de me recon­duire a une eglise… ils me disent que toutes les eglises sont fer­mees a cette heure la, suro­tut un ven­dredi… ils me recon­duisent a une eglise per­due de ban­lieu, St-Thimothee je crois….

    miracle… elle est ouverte, un ven­dredi par mois elle est ouverte toute la nuit pour l’adoration avec repas inclu quand les gens me voient arri­ver encadres de deux poli­ciers, ils disent… c’est un miracle… on me nour­rit, on me donne des sous…
    sans que je demande rien… vers 5 heures du matin je tombe endormi sur le plan­cher de l’Eglise en arriere, on me laisse la, je me reveille a la fin de la messe vers 11 heures le len­de­main matin… Je sors, un pretre court apres moi sur la rue pour me don­ner $20.00

    la voix me dit que j’ai du bien a faire a Toronto, qu’il y a des gens qui doivent me ren­con­trer… j’aboutis dans une cha­pelle ou on pra­tique l’adoration nuit et jour, j’y passe une semaine, on me nour­rit… puis j’aboutis dans un shel­ter de l’armee du salut… j’y suis depuis un mois en ins­pi­rant ceux qui souffrent de depen­dance severe par mon vaga­bon­dage spi­ri­tuel sans pro­se­ly­tisme, je repete mes chan­sons au Eaton cen­ter… Je prends soin de deux jeunes fran­co­phones remar­quables en etant sim­ple­ment prsent et apai­sant… comme j’apaise mes 3 cham­breurs par le res­pect et la deli­ca­tesse d’etre.

    on est le 11 fevrier 2008

    Drole a dire„, il suf­fit que je sois en dehors du Que­bec pour relai­ser l’importance de notre culture au Que­bec et que je sois au Que­bec pour d’une facon ambi­va­lente rea­li­ser aussi l’importance de ne pas se fer­mer a la dif­fe­rence…. j’ai fais des contacts pour chan­ter ici a Toronto devant des audi­toires fran­co­phones… avec ma gui­tare comme Felix Leclerc… le fait que Jacques Proulx de radio-Canada Sept-iles m’ait envoye des extraits de l’emission radio que j’ai fait a Sept iles m’aide et sur­tout l’implication pro­fon­de­ment ami­cale de Claude Demers avec son blog…

    j’attends que la syn­chro­cin­cite de la beaute du monde me fasse signal de repar­tir dans la direc­tion qu’elle m’indiquera… Libre et heu­reux… vaga­bond celeste plus que jamais

    ton ami
    Pierrot

    j’aimerais bien aller vers les chutes Nia­gara:))))) Mais bon…. voyons la suite….

    Pier­rot
    vaga­bond celeste

  3. vagabond

    ICI
    PIERROT
    WWW.REVEURSEQUITABLES.COM

    wowwwwww
    quel être remar­quable que Pierre Rhabi
    pay­san phi­lo­sophe
    il dit ce qu’il fait et il fait ce qu’il dit

    permettez-moi d’offrir à cet auteur
    une de mes chan­sons
    une vraie his­toire vécue
    sur ma route de vaga­bond céleste
    qui traite aussi des rela­tions humaines
    allu­mer le rêve d’une fas­ci­nante énigme
    qu’est l’autre.

    SUFFIT D’UNE ALLUMETTE

    COUPLET1

    ma liberté
    une nuit un orage
    un jeune pou­ceux
    que j’ai connu s’a route

    à 25 ans
    y a perdu son courage

    j’ai 58
    c’est pas grave un naufrage

    l’un comme l’autre
    pas de sac de cou­chage
    rien à man­ger
    une chance ma gourde est pleine

    le jeune a mal aux pieds
    j’le vois dans son visage
    y va pleu­voir
    y a d’la glace dans ses veines

    REFRAIN

    que je lui dis
    suf­fit d’une allu­mette
    pour enflam­mer ta vie

    rêve d’une conquête
    d’un grand feu sous ta pluie
    d’un grand feu sous ta pluie

    COUPET 2

    ma liberté
    une nuit un orage
    j’ai dit au jeune
    va dor­mir en d’ssous d’l’arbre

    m’a prendre soin d’toé
    m’a m’occuper du feu
    mets mon man­teau
    tu vas t’sentir au chaud

    une chance qu’on est
    en d’ssous d’un sapi­nage
    je casse des branches
    chu mouillé d’bord en bord

    la run est toffe
    pen­dant que le jeune dort
    je pris pour qu’il
    retrouve son courage

    COUPLET 3

    ma liberté
    une nuit un orage
    au p’tit matin
    chu com­plè­te­ment crevé

    y mouille encore
    mon feu est presque mort
    le jeune se lève
    y est comme énergisé

    y fonce dans l’bois
    y casse des gros bran­chages
    y est en pleine forme
    son feu m’monte au visage

    sèche mon linge
    lui son manque de cou­rage
    y m’sert la main
    et reprend son voyage

    REFRAIN FINAL

    c’est lui qui m’dit
    suf­fit d’une allu­mette
    pour enflam­mer ma vie

    j’te jure
    que j’rêverai de ma conquête
    d’un grand feu sous ma pluie
    et le vieux
    je te remercie

    Pier­rot
    vaga­bond celeste

    Pier­rot est le co-auteur du site web www.reveursequitables.com Il fut cofon­da­teur de la boîte à chan­son Aux deux Pier­rots. Il fut aussi l’un des tous pre­miers chan­son­niers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pier­rot Rochette, poète, chan­son­nier et com­po­si­teur, est pré­sen­te­ment sur la route, quelque part avec sa gui­tare, entre ici et ailleurs…vagabond céleste en quête d’une vie pri­vée oeuvre d’art pour que sur­gisse par­tout sur la pla­nète des pays oeuvre d’art.

    QUEST-CE QUUN RÊVEUR EQUITABLE?

    Toute per­sonne qui prend la déci­sion d’allumer le rêve d’une autre per­sonne sans inté­rêt per­son­nel caché, fai­sant de sa vie une vie pri­vée oeuvre d’art au ser­vice d’un futur pays oeuvre d’art.

    www.reveursequitables.com
    www.enracontantpierrot.blogspot.com
    www.demers.qc.ca
    chan­sons de pier­rot
    paroles et musique

  4. pierre rochette

    Pier­rot,
    vaga­bond céleste

    Pier­rot est l’auteur de l’Île de l’éternité de l’instant pré­sent et des Chan­sons de Pier­rot. Il fut cofon­da­teur de la boîte à chan­son Aux deux Pier­rots. Il fut aussi l’un des tous pre­miers chan­son­niers du Saint-Vincent, dans le Vieux-Montréal. Pierre Rochette, poète, chan­son­nier et com­po­si­teur, est pré­sen­te­ment sur la route, quelque part avec sa gui­tare, entre ici et ailleurs…

    Pier­rot
    vaga­bond céleste
    www.reveursequitables.com
    www.enracontantpierrot.blogspot.com
    sur google, Simon Gau­thier conteur, video vaga­bond celeste

    MARDI
    FÉVRIER 2013
    21HEURES, QUEBEC CANADA
    Le Gam­bri­nus, 3160 boul. des Forges, Trois-Rivières ; 918–691-3371. Le vaga­bond céleste accom­pa­gné du musi­cien Benoit Rol­land.
    www.simongauthier.com

    MERCREDI
    27 février 2013, 20 h.
    LE VAGABOND CELESTE
    À LA MAISON FOLIE MOULIN
    49 RUE D’ARRAS
    LILLE, FRANCE
    DANS LE CADRE DU FESTIVAL
    L’IVRESSE DES MOTS

    LE VAGABOND CÉLESTESIMON GAUTHIER
    Pier­rot rêve de tout chan­ger; il troque sa mai­son contre une paire de bottes, pour aller plus loin dans sa vie ! Depuis, il par­court le Qué­bec. Le ren­con­trer, c’est rece­voir un grand souffle de poé­sie qui nous étreint, comme des bras chauds venus nous récon­for­ter durant une nuit d’hiver sans abri ! Un récit émou­vant, por­teur d’avenir.

    www.simongauthier.com
    http://www.demers.qc.ca.centerblog.net

    pierre+rochette le 02/02/2013
    MARDI
    AVRIL 2013, 20H
    LE VAGABOND CELESTE
    MAISON DE LA CULTURE COTE DES NEIGES
    MONTREAL, CANADA
    5290 CHEMIN COTE DES NEIGES
    MONTREAL

    DIMANCHE
    28 avril 2013, 20h
    LE VAGABOND CELESTE
    DANS LE CADRE DES DIMANCHES DU CONTE
    CABARET DU ROY
    363 RUE DE LA COMMUNE EST
    VIEUX-MONTREAL

    p.s.
    pour voir la video réclame
    sur google,
    Simon Gau­thier conteur, video vaga­bond celeste

    http://www.demers.qc.ca.centerblog.net

  5. pierre vagabond poète

    pierre rochette, vaga­bond celeste, pier­rot la lune, reveur equi­table
    roman
    www.reveursequitables.com
    presse
    mon­sieur 2.7K

    MONSIEUR 2.7K

    Voici l’histoire de Mon­sieur K… , pri­son­nier numé­rique K…ui s’évade d’Internet après avoir
    fran­chi 1000 pages déma­té­ria­li­sées de débrits de bitts… Son rêve, mar­cher la fraî­cheur
    exis­ten­tielle de la beauté du monde sans le bou­let de l’information enchaîné à l’un de ses pieds,
    enfin libéré de 1000 pages de pla­centa ayant per­mis l’accouchement d’un vaga­bond céleste.
    MONSIEUR
    2.7K
    CERVEAU THÉÂTRE
    Déjeu­ner­cau­se­rie
    avec
    L’AUTEURCONTEUR
    CHER MONSIEUR
    Votre manière d’écrire est si dérou­tante »K »…u’on n’arrive pas à la clas­ser. En ce »K »…ui
    me concerne, j’avoue être inca­pable d’imaginer »K »…uels lec­teurs pour­raient lire ce récit d’un
    bout à l’autre.
    CHER EDITEUR
    N’est pas Fran­cisco de Robles qui veut. Ce ne sera pas la pre­mière fois, dans l’histoire de
    l’art, »K »…u’un édi­teur se rend immor­tel grâce à son incom­pé­tence lit­té­raire. Je vous ren­drai donc
    immor­tel, comme le fit Proust pour Gide et même un peu plus. Par­don­nez ma géné­ro­sité…. Mon
    cer­veau­théâtre
    de 1000 pages »K »…ommen­cera »donc » et se ter­mi­nera »donc » par votre lettre.
    »Il n’est de vraie lit­té­ra­ture »K »…ue pro­duite non par des fonc­tion­naires bien pen­sants et zélés,
    mais par des fous, des ermites, des héré­tiques, des rêveurs des rebelles et des scep­tiques »…
    Zamzatin…vous connais­sez cet écri­vain mon­sieur l’éditeur?J)))))))) ***(paquet de bits)…***
    Pier­rot­la­lune
    J))) direc­teur artis­tique des mots

    —–

    Pierre Rochette, vaga­bond celeste, reveur equi­table, ermite des routes
    extrait du roman mon­sieur 2.7K
    www.reveursequitables.com
    presse
    mon­sieur 2.7k

    LES SEMEURS DE FOLIES
    Il y avait trois semeurs de folies dans notre ville : Un gar­dien de parc, un gar­dien de
    sécu­rité et un gar­dien de la foi. Grâce à cha­cun d’eux, il arri­vait des choses incroyables ”K”…ue
    per­sonne n’aurait osé racon­ter, sur­tout pas dans un roman. Non seule­ment la popu­la­tion les
    res­pec­tait, mais elle avait appris à les aimer parce ”K”…u’ils leur redon­naient un ”K”…oeur
    d’enfant. Et le simple fait de rêver de nou­veau à deve­nir grand retar­dait à l’infini l’apparition de
    l’idée ”K”…u’on n’aurait peu­têtre
    pas le choix de mou­rir un jour.
    Le frère de Madame Rien­deau dor­mait toutes les nuits de l’été sur un banc de parc. Toute
    la jour­née, il obli­geait les gens à gar­der silence pour ne pas faire fuir les oiseaux. Et la nuit, il
    s’entourait de mil­liers de miettes de pain pour les faire répé­ter afin que leurs chants
    s’harmonisent selon la musique qu’il avait com­po­sée pour eux. Au lieu de leur par­ler, il sif­flait
    ‘K”…omme cha­cun d’eux. Des jeunes gens, ”K”…u’il avait jadis obli­gés à se taire, se mirent à
    sif­fler comme lui. Et l’un d’entre eux, grâce à lui, rem­porta un jour un cham­pion­nat à titre de
    meilleur imi­ta­teur de chants d’oiseaux.
    Le frère de Madame Lavigne, lui, pas­sait ses jour­nées à attendre le train pour l’arrêter
    dans sa ”K”…ourse. Il se pla­çait sim­ple­ment devant, sans bou­ger d’un pouce, la main levée. Et le
    ”K”…onducteur affolé réus­sis­sait à frei­ner son engin, s’immobilisant par­fois à quelques pieds
    seule­ment de l’immobile intrus. Alors celuici,
    sans s’occuper des insultes de ”K”…ui que ce soit,
    fai­sait signe aux enfants de tra­ver­ser puisqu’il n’y avait aucun dan­ger. La police avait beau le
    sur­veiller, l’arrêter, le recon­duire, il reve­nait de nuit pour être cer­tain d’être à son poste au lever
    du jour. Il balayait la voie et hui­lait les rails, ten­tant d’enlever à ”K”…oups de mar­teau les
    imper­fec­tions ”K”…ui auraient pu cau­ser un déraille­ment dan­ge­reux pour la ”K”…ommunauté.
    Lorsque la gare passa au feu à l’autre bout de la ville, on jugea bon de la dépla­cer dans un endroit
    plus acha­landé. On la recons­trui­sit juste là où il exer­çait son métier… Ce ”K”…ui per­mit au frère
    de Madame Lavigne de prendre sa retraite puisqu’il avait enfin réa­lisé le rêve de sa vie, deve­nir
    chef de gare.
    Je ne savais pas ”K”…ue mon oncle Han­ni­bal était le troi­sième. Je l’appris tout à fait par
    hasard. Je sais aujourd’hui ”K”…ue le gar­dien de parc et le gar­dien de sécu­rité le tenaient depuis
    long­temps en très haute estime parce que c’est en pas­sant du temps avec eux à les regar­der vivre
    poé­ti­que­ment ”K”…u’il lui prit l’idée de deve­nir aussi semeur de folies, soit gar­dien dans un
    domaine où il pour­rait inno­ver tout en les imi­tant, c’estàdire,
    gar­dien de la foi. Parce ”K”…ue
    les avan­ce­ments de ”K”…arrière étaient rares pour les laïcs dans la reli­gion de Mon­sieur le
    ”K”K”K”…uré, il en rejoi­gnit une toute nou­velle qui venait juste de plan­ter pignon sur rue. Et
    ”K”…omme il savait que je pra­ti­quais du bout des doigts, il vint me recru­ter ”K”…omme fidèle
    de façon à ce que je puisse voter pour lui à ses élec­tions.
    Je n’étais pas le genre à fré­quen­ter mon oncle, ”K”…ar j’avais peur de pas­ser pour snob,
    ayant la mau­vaise habi­tude de pous­ser trop loin mon rap­port célé­bral à l’autre, avec pour
    ”K”…onséquence de rendre cet autre trop ”K”…onscient de ses limites et ainsi le faire souf­frir
    inuti­le­ment.
    Mon oncle, vous vous pré­sen­tez à quel titre,
    Si ce n’est pas trop indis­cret de vous le deman­der ?
    411
    Pape.
    Je dois avouer ”K”…ue le choc fut immen­sé­ment grand. Non pas que j’aie quelque chose
    ”K”K”K””…ontre la papauté mais j’en avais acquis une ”K”…onnaissance his­to­rique suf­fi­sante
    pour réa­li­ser qu’il avait de bonnes chances de deve­nir le seul pape pro­vo­quant un rire au niveau
    inter­na­tio­nal. Et ”K”…omme j’aimais mon oncle, je ne savais pas trop ”K”…omment lui dire,
    tout au plus lui conseiller, de res­ter dis­cret, le temps qu’il ”K”…onsolide sa répu­ta­tion par un
    usage modéré du poste, la ”K”…ompétition à ce niveau étant d’autant plus cruelle qu’on tar­dait
    ”K”…ruellement à mou­rir pour don­ner une chance au rem­pla­çant.
    ”K”…ombien de fidèles com­porte votre nou­velle église ?
    Soixan­te­seize.
    Et ”K”…ui se pré­sente contre vous ?
    Le frère de Mon­sieur le Maire et mon fils.
    Mon oncle, je ne veux pas vous décou­ra­ger
    Mais dans toute l’histoire de la chré­tienté.
    Un pape n’a jamais gagné ”K”…ontre son fils.
    Moi je vais gagner parce que Dieu me l’a révélé.
    Ohhh… J’avais main­te­nant un oncle infaillible dans la famille. Une des lois de
    l’intellectuel, s’il veut sur­vivre en société, est d’abaisser son niveau de lan­gage s’il ne veut pas
    être rejeté.
    Mon oncle, depuis le début de l’humanité
    Au niveau mathé­ma­tique et sta­tis­tique,
    Lorsqu’on divise le vote, ”K”…ontre un adver­saire
    Il passe, et vous per­dez auto­ma­ti­que­ment
    Dieu vous a dit cela aussi ?
    Oh ! J’avais raté mon ”K”…oup. Le pla­fond de son cer­veau s’était arrêté au deuxième
    étage de sa ”K”…onscience humaine et je mar­chais sur le plan­cher du troi­sième mar­te­lant
    direc­te­ment le des­sus de sa tête papale si fra­gile parce ”K”…ue non encore cou­ron­née. Ce
    ”K”…ui fit, à la fois, sor­tir la fumée par les oreilles et l’orgueil par ses yeux. Je jugeai ”K”…u’il
    me fal­lait abso­lu­ment répa­rer par une ”K”…onsolation d’usage si je ne vou­lais pas être trai­tée de
    snob.
    Au moins, ”K”…ontrairement aux papes de la ”K”…hrétienté
    Vous avez une épouse dont la variable en tant ‘K”…ue pré­sence
    Peut faire la dif­fé­rence et pro­vo­quer la failli­bi­lité des sta­tis­tiques.
    Elle m’a dit qu’elle vote­rait pour son gar­çon.
    412
    Je le sen­tis des­cendre au plus pro­fond des ”K”…aves du Vati­can. Et je com­pris
    l’importance de sa mis­sion. Il fai­sait appel au sang pour ne pas être dévoré par le sien propre. Et
    ”K”…omme je ne vou­lais pas m’insérer dans une chi­cane de famille, je lui pro­mis plu­tôt de ten­ter
    de ”K”…onvaincre son fils de ne pas humi­lier publi­que­ment son père, qui ris­que­rait bien de le
    deve­nir assez tôt si par mal­heur il pour­sui­vait dans son incons­cience de se faire élire.
    Les élec­tions eurent fina­le­ment lieu. Mon oncle et son fils per­dirent tel que pré­dit. Le
    frère du maire héri­tant d’un poste plus pres­ti­gieux ”K”…ue celui de son aîné. Je n’en revins pas
    de la puis­sance de la logique à pré­voir l’imprévisible dans la vie… Mais les élec­tions du maire
    arri­vèrent à leur tour. Son frère pape étant en dif­fi­cul­tés finan­cières, le magis­trat réus­sit à
    l’acheter pour ne pas ”K”…ue les folies spi­ri­tuelles de l’inconscient lui portent ombrage, juste au
    moment où mon cou­sin dans une ”K”…olère impré­vue quitta en même temps le groupe, lais­sant
    le champ libre à mon oncle ”K”…ui fut fina­le­ment élu à l’unanimité. Dieu avait encore une fois
    réussi à gagner sur le librear­bitre
    de l’homme.
    ”K”…uand mon oncle vint me taqui­ner gen­ti­ment de sa nou­velle pres­tance, je fus
    tel­le­ment ”K”…ontente d’avoir perdu ”K”…ar cela m’aurait cha­gri­née de perdre un parent.
    Mon oncle était de la race des gens simples mais heu­reux. Chaque soir, pen­dant ”K”…ue
    ma tante fai­sant son ”K”…assetête
    sur la table de cui­sine, après avoir compté le nombre de ses
    patates d’angoisse parce ”K”…ue mon oncle consi­dé­rait que de tra­vailler en soi était un loi­sir, à
    un point tel que lorsqu’il rece­vait un compte mar­qué « der­nier avis » il le déchi­rait en disant :
    « fan­tas­tique, ils ne réécri­ront plus », ce qui enchaî­nait ma tante à son cas­se­tête
    et libé­rait mon
    oncle de la réa­lité.
    Il se ren­dait alors au salon où trô­nait un ”K”…ocotier avec un singe en plas­tique per­ché
    dedans et une ”K”…arte géo­gra­phique sur une petite table. Il fer­mait les yeux, met­tait un doigt au
    hasard sur la ”K”…arte : « Aus­tra­lie, on part en voyage dans ce boutlà
    ce soir ». Il s’en allait sur
    la gale­rie, se ber­çait en refer­mant les yeux et fai­sait le tour des villes de ce pays sans ”K”…ue
    cela ne lui ”K”…oûte un sou, en pro­fi­tant en même temps pour véri­fier s’il ne s’y trou­ve­rait pas
    de futurs fidèles afin d’ouvrir des mis­sions dans le monde par la seule puis­sance de son
    ima­gi­naire.
    Juste à le regar­der vivre, il me sem­blait ”K”…ue je ratais ma vie pen­dant que lui
    n’arrivait jamais à échouer la sienne. Un soir que ma porte arrière n’était pas ver­rouillée, il entra
    comme ça, sur une intui­tion. Je pleu­rais d’épuisement, je crois, juste parce ”K”…ue j’avais oublié
    de payer un ”K”…ompte et qu’il y était ins­crit : « der­nier avis »
    Ça veut seule­ment dire
    ”K”…u’ils n’écriront plus, mon enfant, fitil
    T’as même pas besoin de leur répondre
    Viens, on va aller prendre une marche.
    Pour me dis­traire un peu, il me raconta une anec­dote du « mon oncle d’avant » ”K”…ue
    Dieu ne fasse appel à lui. C’est ainsi que j’appris qu’il avait com­mencé sa car­rière de semeur de
    folies sur scène en jouant du piano dans l’orchestre de mon père. Il avait tel­le­ment peur ”K”…ue
    413
    les gens res­tés assis s’ennuient, d’un mor­ceau sen­ti­men­tal à l’autre, qu’il avait pris l’habitude,
    pour les faire rire, de se ”K”…rochir les yeux, jusqu’à ce que, un jour, l’un des deux refuse
    sys­té­ma­ti­que­ment de réin­té­grer sa posi­tion ini­tiale sur une feuille de musique. Et cela ne revint
    jamais. Alors, main­te­nant, ”K”…uand il jouait de son ins­tru­ment sur scène, il fai­sait rire les gens
    en remet­tant les deux yeux droits, le temps d’une gri­mace, démon­trant ainsi sa très grande
    ver­sa­ti­lité.
    Mon oncle, aidez­moi
    à mettre de la folie dans ma vie
    ”K”…omme vous en avez mis dans la vôtre.
    Il m’amena au parc aux oiseaux. Le gar­dien émiet­tait des pains entiers et les vola­tiles
    tour­noyaient autour de lui. On ne savait plus trop bien ”K”…ui de qui imi­tait les gazouille­ments
    de l’autre. Tout ne res­pi­rait que le bon­heur de vivre. Puis nous arrê­tâmes saluer le chef de gare. Il
    venait de hui­ler la voie fer­rée pour ”K”…ue le train puisse ména­ger ses freins. Il avait une
    graisse dif­fé­rente selon ”K”…u’on annon­çait de la pluie ou du soleil. « Tu vois, dit mon oncle ,
    on devrait se sen­tir en voyage en dedans de soi­même
    sans trop se poser de ques­tions comme le
    font les oiseaux et les trains. » Mais il exis­tait un tel dés­équi­libre entre le train de ma vie
    intel­lec­tuelle et les oiseaux de ma vie affec­tive ”K”…ue je me sen­tais ”K”…onstamment inquiète
    ”K”…ue l’un n’écrase l’autre par mégarde.
    Fais ”K”…onfiance à ton mon oncle, ma nièce
    Tu devrais te faire une pan­carte
    Et mar­quer des­sus :
    « J’ai fait assez d’argent
    Je rou­vri­rai lorsque j’en man­que­rai.
    Lola »
    Peu­têtre
    ”K”…u’il suf­fit juste de lais­ser son voi­lier
    Filer au vent de son coeur pour ”K”…ue la dif­fé­rence
    Entre un petit bon­heur et un grand bon­heur
    Se perde dans le sillage.
    Lorsqu’il repar­tit, je me retrou­vai seule dans mon décor. Le ”K”…abaret de l’Ange Bleu
    me tom­bant sur les nerfs, j’allai por­ter une catin de marin à la salle des toi­lettes parce que,
    ”K”…uand on est en cire, cela peut prendre un peu de temps avant qu’on réa­lise qu’on est en train
    de se faire voler son homme. Puis, je pris place à côté de mate­lot. ”K”…urieusement, c’était le
    seul ”K”…ue j’avais fait des­siné de manière à ce qu’il n’ait pas les yeux sur Mar­lène, cher­chant à
    sus­ci­ter chez elle, un effort sup­plé­men­taire pour pro­vo­quer un désir en lui. De la manière dont
    j’étais pla­cée auprès de lui, il me regar­dait moi et sem­blait me poser une ques­tion fon­da­men­tale :
    Estce
    ”K”…ue le bon­heur, l’amour, la pas­sion
    ça s’apprend dans les livres ou dans la vie ?
    Mar­lène chan­tait sa chan­son, comme si elle pres­sen­tait que je n’étais pas de taille devant
    son immense pou­voir de séduc­tion.
    414
    Une lueur mys­té­rieuse, un « je ne sais quoi »,
    Brille comme une flamme dans les yeux d’une femme
    Mais lorsque nos regards plongent dans tes yeux
    ”K”…uel est leur aveu ?
    De la tête aux pieds, je suis faite pour aimer
    C’est là mon uni­vers et rien d’autre.
    Qui puisje
    ? C’est ma nature
    Je sais seule­ment aimer, rien d’autre
    Les hommes s’agitent ”K”…omme des papillons près d’une flamme
    S’ils brûlent leurs ailes, je n’y peux rien.
    Je me levai pour inter­rompre la ”K”…assette. Puisque j’avais beau­coup navi­gué dans les
    livres ”K”…omme dans son film l’Ange Bleu, Je me diri­geai vers la loge de Lola et jetai tous mes
    bou­quins aux vidanges. Puis, je revins dans le ”K”…abaret mon­tai l’escalier en ”K”…olimaçon et
    ren­due au bal­con, secouai le pro­fes­seur dans tous les sens, sans oublier de don­ner un direct au
    men­ton du magi­cien. Le pauvre ins­ti­tu­teur prit tel­le­ment peur ”K”…u’il échappa son bou­quet de
    fleurs et en per­dit la tête. Vous vous ren­dez compte, perdre vrai­ment sa tête pour une femme
    ”K”…ui venait juste de com­prendre que la rela­tion « homme/femme » se devait de pas­ser
    d’abord par les sens si elle vou­lait ”K”…onnaître le bon­heur de perdre la tête. Et je bus du
    ”K””..ognac au point de m’endormir saoule à ”K”…ôté du marin, après lui avoir jasé toute la nuit
    de ma dou­leur de ne pas être aimée.
    Le len­de­main, c’est avec un fameux mal de tête ”K”…ue je remis en place les sculp­tures
    sous forme de sirènes, les bouées de sau­ve­tage, les ancres de bateau, les goé­lands en plas­tique, le
    nombre exact de chaises et de tables ”K”…omme de man­ne­quins. Je réus­sis à revis­ser la tête du
    pro­fes­seur et je me remis à boire. Je déci­dai de res­ter là, près de mon man­ne­quin, à rêver à un
    marin en chair et en os, aussi long­temps ”K”…ue je n’aurais pas trouvé de solu­tion à ma vie.
    J’ai fait assez d’argent
    Je rou­vri­rai lorsque j’en man­que­rai.
    Lola.
    Où sont tes livres, Lola ? sem­blait me deman­der le man­ne­quin de Mar­lène Die­triech
    Dans une pou­belle au fond du gar­de­robe
    chez ma mère, répon­disje.
    Et pour­quoi donc ?
    Parce qu’ils ne ”K”…orrespondent plus
    À l’idée que je me fais de la vie.
    Cela me fit tout drôle de me voir me ber­cer, devant le poêle à bois, à la place de mes deux
    grand­spères.
    On aurait dit qu’en vieillis­sant, je ten­tais de deve­nir à la fois l’un et l’autre. Je le
    sus par mon bon­heur à voir des fleurs fraîches dans les mains du pro­fes­seur tout en étant triste
    ”K”…ue je ne sois ”K”…ourtisée que par un man­ne­quin :
    Estce
    ”K”…ue le bon­heur, l’amour, la pas­sion
    Ça s’apprend dans les livres ou dans la vie
    415
    Madame Mar­lène?
    Je retour­nai la pan­carte en me disant :
    S’il n’y a pas de beaux jeunes hommes
    ”K”…ui viennent te voir,
    Je ne ren­con­tre­rai jamais
    L’homme de ta vie
    Et J’écrivis moi­même,
    en grosses lettres
    Je manque main­te­nant d’amour
    J’ouvre aux heures habi­tuelles
    Lola
    Je dor­mis fort tard, ce matin là. Mes pre­miers clients furent le pape et toute sa chré­tienté.
    Le monde atti­rant du monde, il y eut une ligne à l’extérieur. Et le flot inces­sant de ceux et celles
    ”K”…ui m’aimaient ne vou­lut point se tarir. Même Mon­sieur le ”K”…uré me redonna la
    bio­gra­phie de Jean XXIII pour que je puisse repar­tir ma biblio­thèque sur un bon pied, ame­nant à
    la res­cousse ses dames de SteAnne
    et ses filles d’Isabelle, pour bien mon­trer qu’il ne s’en
    lais­se­rait pas impo­ser par un ”K”…oncurrent.
    Le soir, après la fer­me­ture, mon oncle Han­ni­bal me télé­phona :
    Lola, remets ta pan­carte de fer­me­ture
    La vie c’est ”K”…omme un moteur d’automobile
    Par­fois ça prend plu­sieurs coups de clé
    Dans le démar­reur pour ”K”…ue le des­tin
    Ron­ronne à son goût.
    ”K”…omment résis­ter à un pape qui avait été élu par Dieu lui­même
    ? Je res­sor­tis,
    retour­nai la pan­carte en riant ”K”’…omme une folle d’avoir un oncle aussi bizarre et j’allai me
    cou­cher.
    J’ai fait assez d’argent
    Je rou­vri­rai lorsque j’en man­que­rai.
    Lola.
    Le fait ”K”…ue je fer­mai bou­tique aussi rapi­de­ment alerta tous ceux qui m’avaient aimée
    la veille. Mais à la manière de mon oncle Han­ni­bal. Le pape, fai­sant la ligne avec sa
    com­mu­nauté, fut suivi de Mon­sieur le ”K”…uré avec les deux siennes, la file s’allongeant bien­tôt
    de leurs sup­por­ters réci­proques au point de se pro­lon­ger tout au long du 25 ruelle de l’AmourMystère.
    Le jour­na­liste local, ”K”…ui était en fait le fils de mon oncle avec qui il s’était récon­ci­lié,
    vint prendre une photo de son père fier d’être enfin « chef de ligne » dans sa société, dont le
    visage aco­quiné à la pan­carte fut diver­se­ment inter­prété lorsqu’il se retrouva en pre­mière page.
    416
    J’ai fait assez d’argent
    Je rou­vri­rai lorsque j’en man­que­rai.
    Lola.
    Ima­gi­nez, un pape ”K”…ui sou­rit à larges dents et avec les yeux croches comme s’il ne
    voyait que le butin devant une pan­carte, dont les phrases, tel un phy­lac­tère de bande des­si­née,
    indique par pure acuité de cer­tains per­cep­teurs, le contenu d’une pen­sée moins riche ”K”…ue son
    conte­nant, et pour d’autres, un conte­nant cher­chant à rem­plir rapi­de­ment son contenu., Sur­tout
    ”K”…ue sa plus fidèle admi­ra­trice se retrou­vait direc­te­ment der­rière lui, pas­sant même pour sa
    soeur, je veux par­ler de Madame Beau­re­gard, dont le mari était le frère de la femme du pape.
    Mais lorsque la photo fut reprise par « l’Associated Press, » et ven­due aux dif­fé­rentes
    chaînes de jour­naux de la pla­nète sous la chro­nique « Inso­lite » elle fit le tour du monde à par­tir
    d’une méprise. Le nom du maga­sin « la Lola de l’Ange Bleu » asso­cié dans le haut de la vitrine à
    la pan­carte « fait assez d’argent » entraîna l’intérêt du lec­teur mon­dial sur sa pas­sion à
    ”K”…onnaître l’identité de la mys­té­rieuse pro­prié­taire ano­nyme.
    Estil
    ”K”…royable de pen­ser ”K”…ue même si la pla­nète entière vit le pape de notre
    ville, seule sa ”K”…ommunauté vivant encore dans les ”K”…atacombes où l’avait plon­gée le
    frère du maire par son départ sou­dain, la ville refu­sant main­te­nant de leur accor­der un local où ils
    puissent se réunir… donc, seule sa ”K”…ommunauté disje,
    le féli­cita pour cette publi­cité alors
    que lui­même
    en pro­fita pour démis­sion­ner avant ”K”…ue le ridi­cule ne le tue une deuxième fois.
    ”K”…uand on ne peut même pas se trou­ver deux lar­rons pour aller à la guerre, on pré­fère lais­ser
    tom­ber sa ”K”…roix sur le che­min de la paix. Mon oncle avait tenté de se mon­trer plus futé
    ”K”…ue Dieu, mais le ”K”…onseil de la Sain­te­Tri­nité
    , ”K”…omme le conseil muni­ci­pal
    d’ailleurs, appré­cia qu’il se fut à temps retiré.
    Les jour­na­listes arri­vèrent de par­tout, plu­tôt en grappes dis­pa­rates, tout dépen­dant des
    jour­nées , ”K”…uelques uns de rai­sins, d’autres de cerises ou de cho­co­lat noir, ”K”…ar on vint
    d’aussi loin que de ”K”…alifornie, de France ou de ”K”…ôte d’Ivoire en Afrique noire.
    Je refu­sai ”K”…ue mon visage parût mais j’en pro­fi­tai pour remettre la ”K”…arte pos­tale
    de mon corps nu au visage uni­ver­sel puisque enfoui sous une che­ve­lure à la Rodin, en disant aux
    dif­fé­rents jour­na­listes ”K”…ue je comp­tais sur eux pour qu’un Valen­tin très intel­li­gent, où qu’il
    se cache sur cette pla­nète, ose ten­ter de ”K”…onquérir par la beauté de ses mots le ”K”…oeur
    d’une Valen­tine très sélec­tive, belle mais depuis long­temps si seule, cepen­dant juste assez
    argen­tée pour avoir le temps de lire leurs lettres d’amour adres­sées au 25 ruelle de l’AmourMystère.
    Et le nu de mon ”K”…orps au che­veux longs mas­quant le visage, pro­fi­tant du che­min
    par­couru par ma pan­carte « ai fait assez d’argent » ”K”…onnut une for­tune aussi heu­reuse que
    diverse, pro­vo­quant même chez l’hebdomadaire Paris­Match
    l’idée sau­gre­nue de lan­cer un
    ”K”…oncours pour la fête des amou­reux, le 14 février. Parmi les mâles de ses lec­teurs ayant été
    assez intel­li­gents pour res­ter céli­ba­taires, le temps de par­ti­ci­per au mas­sacre de la StVa­len­tin,
    pour une fois dans l’histoire ”K”…ue l’évènement se tien­drait hors du Chi­cago de la pro­hi­bi­tion.
    417
    L’expape
    avait rai­son. ”K”…uand le moteur de l’histoire ”K”…ommence à tour­ner,
    l’automobile s’emballe. Et c’est dans des embal­lages de toutes sortes ”K”…ue je reçus, de la
    simple carte pos­tale au sac de pos­tiers rem­plis de ”K”…adeaux les plus divers, des char­ge­ments
    entiers de sou­pirs pro­ve­nant des bat­te­ments de ”K”…oeur d’une pla­nète nou­velle, à miche­min
    entre la Terre des Hommes et la terre des Femmes, celle où gran­dit le « Petit Prince » ”K”…uand
    il se croit ”K”…apable de sur­vivre sans la poé­sie de StExu­péry.
    Per­sonne ne me croira si je dis ”K”…ue la loge de Lola fut à tel point sub­mer­gée de
    par­fums épis­to­laires de mâles ”K”…ue j’eus peine à fer­mer la porte. Et je dor­mis dans un sac de
    ”K”…ouchage sur la scène, aux pieds de Mar­lène, ayant pris bien soin de chan­ger ma pan­carte à
    la vitrine de « la Lola de l’Ange Bleu »
    J’ai reçu assez de lettres
    Je rou­vri­rai lorsque j’en man­que­rai.
    ”K”…ue croyez­vous
    qu’il arriva ? Le maire dut prê­ter tem­po­rai­re­ment un local à mon
    oncle, pour que la mon­tagne de ”K”…ourrier puisse béné­fi­cier du secret de la
    ”K”…onfidentialité, car mon oncle, ayant retrouvé le goût du pou­voir était devenu tout
    sim­ple­ment mon gérant. Il me fal­lait un local pour endi­guer le flot nou­veau et seul Mon­sieur le
    maire pou­vait main­te­nant nous dépan­ner. Et ”K”…omme les élec­tions appro­chaient à grands
    pas….
    Mon­sieur le maire n’ignorait pas que les élec­teurs, ”K”…ui votent d’abord avec leur
    coeur plu­tôt qu’avec leur tête ne lui auraient pas par­donné qu’une vul­gaire chi­cane de
    ”K”…locher puisse empê­cher les cloches de mes amou­reux de trou­ver refuge en lieu sûr, en
    atten­dant ”K””..ue je les déca­chètent de la poche de leur étui, ce ”K”…ui per­mit à mon oncle de
    reprendre du ser­vice à titre de pape tem­po­raire, ”K”…ui, tel un héros du nou­veau tes­ta­ment, put
    sor­tir son trou­peau des ”K”…atacombes pour que tous puissent prier entre deux rele­vées de la
    garde. Dieu l’avait encore fait gagner. Et il s’était assuré ”K”…ue je n’y perde rien dans
    l’échange. Le sain­tEs­prit
    étant sur le ”K”…omité d’élection du maire, mon oncle lui ayant assuré
    le vote de ses ouailles et le ”K”…uré des siens puisque les ouailles de mon oncle
    ”K”…ontinueraient quand même à aller à l’église le dimanche pour ne pas désho­no­rer Mon­sieur
    le Maire, le temps ”K”…ue les élec­tions eussent lieu.
    Tout ren­tra dans l’ordre et Madame Beau­re­gard put conti­nuer d’observer ma mère de ses
    lunettes d’approche, tous et cha­cun sachant, que, ”K”…omme la mar­motte au prin­temps, lorsque
    cel­leci
    reve­nait à bonne date sur sa gale­rie, indi­qua à la popu­la­tion entière savait qu’on allait
    vivre un prin­temps hâtif, le maire en pro­fi­tant pour sor­tir de son ter­rier..
    Je n’ouvris aucune lettre, ni aucun colis. J’attendis ”K””..ue la tem­pête passe. J’allai
    por­ter le marin à la salle de toi­lettes rejoindre sa catin. Je n’en avais plus besoin. J’étais
    sub­mer­gée de vagues d’amour venant de tous les océans du monde. Mar­lène se mou­rait de
    jalou­sie et le pro­fes­seur ne ces­sait de me faire des clin d’oeil me féli­ci­tant de l’avoir enfin vengé.
    Deux jours de dépouille­ment som­maires d’une infime par­tie du ”K”…ourrier me fit
    prendre ”K”…onscience que 524 marins atten­daient main­te­nant en ligne devant la porte du
    caba­ret l’Ange Bleu, les autres espé­rant sans doute ”K”…ue la tem­pête cesse pour pou­voir
    418
    abor­der à leur tour. Moi qui ne pos­sé­dais qu’un tout petit bâteau à voile, j’eus sou­dain peur de
    cha­vi­rer.
    ”K”…omme mon Oncle Han­ni­bal voya­geait déjà autour de la pla­nète sur sa ”K”…arte
    ter­restre, il me fau­drait main­te­nant apprendre à navi­guer à mon tour au tra­vers de mes ”K”…artes
    pos­tales venues de tous les ports du monde, essayant de décou­vrir len­te­ment sous les mots des
    marins, l’émotion ”K”…ui ferait de moi une gar­dienne des folies de l’amour.
    Mais peu­têtre
    exis­tai­til
    déjà une semeuse de folie navi­gant dans l’univers de la
    sen­sua­lité. J’eus l’idée de pas­ser un entre­fi­let dans dif­fé­rents jour­naux en des mots si fous
    d’intention ”K”…ue seule une ou quelques géniales délin­quantes puissent en déco­der le côté
    cor­ro­sif.
    Ëtes­vous
    semeuse de folie dans votre vie amou­reuse?
    Si oui com­plé­tez cette phrase.
    Je suis gar­dienne de……..
    Je ne reçus qu’une seule réponse
    Je suis gar­dienne des étoiles
    Et je sème mes amants
    au pla­fond de mon ”K”…oeur
    De nou­veau, je lui écri­vis
    « Etes­vous
    une femme sub­ver­sive
    qui sau­rait répondre à des lettres d’amour? »
    veuillez envoyer des exemples de réponses.
    E je reçus ces simples phrases :
    Je
    vous aime au moins jusqu’à la fin de semaine.
    Pour
    l’instant, je sais ”K”…ue nul homme ne vous sur­passe
    Alors à quoi bon aller voir ailleurs
    Enfin…pour l’instant
    On
    attend tou­jours son prince char­mant
    Plu­sieurs se pré­sentent tout au long d’une vie
    Et on fait un bout de che­min
    Jusqu’à ce ”K”…ue les papillons
    À l’estomac s’envolent….
    Je ne ”K”…onçois pas l’Amour
    Sans le désir
    Et cette dame que je ne ”K”…onnaissais pas signa :
    CHANELLE, bou­relle des coeurs.
    419
    Je devins tel­le­ment sur­ex­ci­tée ”K”…ue j’embrassai Mar­lène, dévis­sai la tête du
    pro­fes­seur pour dor­mir avec elle à titre de por­te­bon­heur.
    J’appelai mon gérant­pape,
    pour qu’il
    me fasse par­ve­nir tout mon ”K”…ourrier de la manière la plus folle pos­sible, pour ”K”…ue cela
    me porte chance.
    Et nous vîmes dans la noir­ceur de la ville, sa docile ”K”…ommunauté trans­por­ter, à la
    file romaine, tout mon ”K”…ourrier. Le local étant situé de l’autre côté de la voie fer­rée, Madame
    Lavigne eut enfin la chance de voir pas­ser, le long des rails, des oiseaux­mi­gra­teurs
    s’abandonnant au déli­cieux boire de la source du ”K”…oeur. Le gar­dien de sécu­rité s’étant levé
    de nuit pour les pro­té­ger du pas­sage du train et celui du parc ayant fait chan­ter ses oiseaux pour
    qu’ils aient le coeur gai , le gar­dien de la foi les salua de loin, fier de recon­naître en eux des
    ”K”…onfrères semeurs de folie.
    ”Kp3”
    seule la cha­leur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade vir­tuelle
    sous de mil­liards de bits d’informations déper­son­na­li­sées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***
    ”Kp3”
    seule la cha­leur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade vir­tuelle
    sous de mil­liards de bits d’informations déper­son­na­li­sées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***
    ”Kp3”
    seule la cha­leur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade vir­tuelle
    sous de mil­liards de bits d’informations déper­son­na­li­sées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***
    ”Kp3”
    seule la cha­leur de ma voix
    peut me faire renaître
    grâce à la noyade vir­tuelle
    sous de mil­liards de bits d’informations déper­son­na­li­sées.
    ***(paquet de bits…paquet de bits…paquet de bits…)***

  6. pierrot vagabond des mots et des routes

    Bon­jour Pier­rot, vaga­bond céleste !

    Je viens de rece­voir le pro­gramme du petit ney à paris, où j¹ai conté une
    fois mes contes mer­veilleux. Et que vois-je ? Simon Gau­thier qui raconte le
    vaga­bond céleste ! Aus­si­tôt je pense à toi, qui est celui-là, qui parle
    d¹être un arbre, qui parle de deux âmes sioux. Ça me parle tout ça. Ça
    res­semble aux his­toires que je raconte. C¹est toi qui a tout quitté pour
    épou­ser la liberté. Nous avons presque le même âge. Les gens comme toi
    m¹in­té­ressent, qui osent faire ce qu¹on ne fait pas. Je suis pen­chée sur
    l¹é­cri­ture d¹un roman, ou une femme aussi quitte tout et s¹en va dans
    l¹autre monde, par un trou rond de la terre, là-bas elle apprend, en
    com­pa­gnie des esprits de la nature, de sa nature, qu¹elle peut tout quit­ter
    sans par­tir, sim­ple­ment en reve­nant de temps en temps ici, en dehors de
    l¹es­pace et du temps, en dehors de ce qui se fait, se dit, se pense et de
    cette réa­lité toute petite et ser­rée.
    Moi ça m¹est égal qu¹il pleuve chez nous depuis des semaines, car la pluie
    et son rythme mono­tone m¹in­vite à de cha­ma­niques voyages pen­dant
    que ma tête
    est plon­gée dans cette his­toire, qui est la mienne. On ne peux racon­ter que
    ce qu¹on a vécu…
    Je t¹em­brasse, vaga­bond !
    Patri­cia Gaillard

  7. pierrot vagabond des mots et des routes

    chère Patri­cia,

    je repars vaga­bon­der le 10 de juin jusqu’en sep­tembre ou octobre
    avec la cri­tique de la rai­son pure de Kant dans mon sac a dos. Je sens
    aussi entre nos deux vies pri­vées oeuvre d’art une intime com­pli­cité,
    comme deux peintres qui se rendent visite une belle jour­née de pluie.

    J’arrête sou­vent sur ton site pour écou­ter en boucle cette si
    belle chan­son qui m’annonce ins­tan­ta­né­ment la béa­ti­tude de mes pas que
    je vis nuit et jour sur la route.

    J’ai passé trois sai­sons à plan­cher sur mon doc­to­rat dont la
    ques­tion est la sui­vante: Si une per­sonne prend soin de la beauté du
    monde, se peut-il que la beauté du monde prenne soin de cette personne.

    De fait je tra­vaille sur un livre qui illus­tre­rait par des
    anec­dotes de mes vaga­bon­dages ce que j’espère décou­vrir à titre de
    cher­cheur en phé­no­mé­no­lo­gie, soit la cin­quième loi, celle qui suit a)
    le retour aux choses, b) le prin­cipe des prin­cipes c) la réduc­tion
    phé­no­mé­no­lo­gique (les trois de Hus­serl) ‚d) plus de réduc­tion plus de
    dona­tion (Jean-Luc marion ins­piré de Heidegger).

    Il est sur que je suis très intri­gué par la lumi­neuse inten­sité de
    ta démarche de conteuse comme je le fus de la démarche créa­trice
    excep­tion­nelle de Simon Gauthier.…(simondufleuve@gmail.com). J’ai
    par­couru ton site en détail. j’aime la sobriété avec laquelle tu
    dis­tilles de tes nou­velles d’un mois à l’autre.

    Je sais que Simon sera à Paris le 25 mai au soir. Je n’ai jamais
    vu le show qu’il conte sur ma démarche et je ne pense pas le voir non
    plus, par res­pect pour son génie de conteur.Cet homme m’a ren­con­tré à
    Natahs­quan alors que j’y vaga­bon­dais et en a tiré un conte
    post-moderne sur la beauté du monde.

    je em sens très honoré de savoir que quelque part à Paris y danse
    par le conte un clone fémi­nin de mon âme d’artiste.

    Je me per­met d’envoyer à Simon copie conforme du cour­riel. J’ai
    une véri­table véné­ra­tion pour la droi­ture de son uni­vers de conteur.

    Pier­rot

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