François Vey, La tour Eiffel

La connaît-on vraiment ?

Dans la pers­pec­tive des jeux Olym­piques de 2024 à Paris, le monu­ment sym­bole de la ville doit appa­raître sous son meilleur jour. Une série de chan­tiers de moder­ni­sa­tion, de res­tau­ra­tion ont débuté pour se ter­mi­ner en 2023 (sic !) et com­bler ainsi le retard pris dans la réno­va­tion depuis dix ans. En 2019, ce monu­ment, qui reste un des plus visi­tés au monde, fêtera ses 130 ans. Mais ce monu­ment est-il bien connu ?
Il cir­cule à son sujet nombre de légendes urbaines, de fausses nou­velles ! Fran­çois Vey pro­pose de faire revivre, en vingt-deux cha­pitres, l’histoire de cette tour qui aurait dû être démon­tée en 1909, à l’issue de la conven­tion entre la ville de Paris, le pro­prié­taire, et la société de Gus­tave Eif­fel. Il dévoile, à cette occa­sion quelques secrets, met à mal nombre de légendes.

Si elle porte le nom d’Eiffel, celui-ci n’est pas son créa­teur. Il est l’entrepreneur qui l’a construite et qui a racheté les droits de ses col­la­bo­ra­teurs sur le bre­vet. Les véri­tables pères du monu­ment sont trois. C’est Mau­rice Koe­chlin qui a l’idée d’un pylône de fer. Il tra­vaille de concert avec Émile Nou­gier à la concep­tion tech­nique et c’est Ste­phen Sau­veste, un archi­tecte, qui donne l’harmonie à la sil­houette. Cela dit, il faut recon­naître des qua­li­tés à Eif­fel. Il était un excellent com­mu­ni­cant et un bon orga­ni­sa­teur. Il savait éga­le­ment moti­ver ses équipes et les fédé­rer autour de ses pro­jets.
Fran­çois Vey relate cette concep­tion, le tra­vail de l’équipe, les dif­fé­rents inter­ve­nants, les dif­fi­cul­tés à sur­mon­ter pour faire accep­ter le pro­jet, et les prouesses tech­niques pour construire l’ensemble entre le coup d’envoi donné le 27 jan­vier 1887 et l’inauguration du 15 mai 1889.

L ’auteur raconte éga­le­ment le rôle essen­tiel d’Édouard Lockroy, un homme poli­tique injus­te­ment oublié qui a pesé de tout son poids, qui a usé de toute sa convic­tion pour faire abou­tir le pro­jet. L’objectif de ses concep­teurs était de réa­li­ser une tour de mille pieds de haut. Elle est res­tée la plus haute tour jusqu’en 1931, détrô­née alors par des gratte-ciels amé­ri­cains.
Si, aujourd’hui, elle fait une quasi-unanimité, il n’en fut pas de même lors de son édi­fi­ca­tion. Une impres­sion­nante bro­chette de célé­bri­tés se sont éle­vées contre elle,  comme Mau­pas­sant, Gar­nier (l’Opéra), Alexandre Dumas fils… Et l’auteur détaille la construc­tion, l’histoire plus récente de cette tour, son rôle dans la guerre de 1914–1918, dans le déve­lop­pe­ment de la télévision…

Ce livre, servi par un style alerte, des infor­ma­tions à foi­son, docu­menté, pré­cis, se révèle pas­sion­nant à décou­vrir, don­nant une vision com­plète sur ce monu­ment emblématique.

serge per­raud

Fran­çois Vey, La tour Eif­fel, Per­rin, coll. “Véri­tés et légendes”, sep­tembre 2018, 240 p. – 13,00 €.

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