Jacques Cauda sait quand il le faut revenir aux images. Les mots étant inopérants, les peintures deviennent des Gorgones qui sèment non la mort mais le désir. Et surtout sa satisfaction. Les femmes deviennent les prostituées au grand corps dont les bourgeoises sont forcément jalouses. Les premières font ce que les secondes ne font pas.
Du moins pas en totalité. Ne craignant aucune verge, elles envoient leur propriétaire au ciel de lit même sous des portes cochères.
Le peintre au lieu de détourner les yeux et de faire demi-tour devient leur confident. Les yeux perpétuellement ouverts, il ne perd pas une miette de ce qui est en train de se passer. Son œil est celui de l’archer qui vise l’œil de la vulve et la lance du phallus. Il donne ainsi plus qu’une copie du vivant. Les couleurs sont violentes et les traits tout autant.
C’est soudain la restauration des semences comparables à celles de la « lanx satura » des travaux agricoles.
Mars est dans les bras de Vénus. La démone Voluptas — fille d’Eros et de Psyché — procure alors un tremblement de lueur et un brin de folie en ébauches de séquences qui font rappel aux plus beaux combats dont la conduite forcée — mais de plaisir — est présentée avec autant d’humour que d’emphase.
jean-paul gavard-perret
Jacques Cauda, La vie scandaleuse du peintre, Les Crocs Electriques Editions, 2018.
Vultus est index animi, a dit Cicéron, que Christian Prigent a traduit (craduit, pour reprendre son verbe détourné) par: la vulve de l’animal est montrée du doigt…C.Q.F.D.