Paolo Rodari et Andrea Tornielli, Benoît XVI. Un pontificat sous les attaques

Anti­pa­pisme et anticatholicisme

Depuis l’élection de Benoit XVI au trône pon­ti­fi­cal, les medias semblent vou­loir rat­tra­per leur pul­sion émo­tive autour du corps de Jean-Paul II, en s’attaquant avec vio­lence au nou­veau Sou­ve­rain Pontife.

Panzer­Kar­di­nal, hit­lé­rien, conser­va­teur, pro­tec­teur des prêtres pédo­philes, ami des évêques schis­ma­tiques et néga­tion­nistes… la lita­nie des reproches lan­cés contre Benoît XVI semble sans fin. On assiste bien à un pon­ti­fi­cat « sous les attaques », comme l’écrivent deux vati­ca­nistes ita­liens, Paolo Rodari et Andrea Tornielli.

Leur livre reprend toutes les polé­miques qui ont émaillé le pon­ti­fi­cat depuis la leçon de Ratis­bonne, pen­dant laquelle le pape aurait insulté l’islam, jusqu’à la réin­té­gra­tion sous l’autorité du Siège de Pierre des com­mu­nau­tés angli­canes, bles­sées par les délires pro­gres­sistes de leur hié­rar­chie offi­cielle, en pas­sant par les affaires Pie XII et William­son, par celles de la litur­gie tra­di­tion­nelle, du pré­ser­va­tif et des actes pédophiles.

Les deux auteurs ont, pour cha­cune de ces ques­tions, mené une enquête minu­tieuse auprès de res­pon­sables de la Curie, d’évêques, de reli­gieux, tout en se pro­cu­rant cer­tains docu­ments confi­den­tiels. Cette démarche donne à leur récit une dis­tance et une soli­dité remarquables.

Sans esprit de pro­cu­reur, ils pointent les res­pon­sa­bi­li­tés, les manques, les mal­adresses, le plus sou­vent de l’entourage du pape, des ser­vices du Vati­can, ainsi que les diver­gences, voire les conten­tieux, qui divisent les hauts prélats.

Que ressort-il de cette enquête minutieuse ?

Le Vati­can n’est pas exempt de reproches, c’est cer­tain. Il souffre d’une inadap­ta­tion, notam­ment dans le domaine de la com­mu­ni­ca­tion, face aux exi­gences du monde moderne, bou­le­versé par l’irruption d’internet. C’est sou­vent avec retard que les palais apos­to­liques prennent la mesure de la tem­pête média­tique qui se déchaîne. Et on ne peut exclure une cer­taine can­deur chez des pré­lats qui n’imaginent pas jusqu’où les hyènes sont capables d’aller.

D’autre part, Benoit XVI œuvre dans une direc­tion conser­va­trice que les médias, impré­gnés de pro­gres­sisme ne sup­portent pas, d’où les attaques contre le Motu pro­prio sur la messe tri­den­tine et la levée de l’excommunication des évêques lefeb­vristes. On notera au pas­sage le rôle de groupes catho­liques tout aussi pro­gres­sistes qui assistent, conster­nés, à la ruine de leur œuvre. On est tou­jours trahi par les siens.

Cela dit, les cha­pitres consa­crés aux scan­dales pédo­philes démontrent avec net­teté que le pape est une cible de cer­tains groupes qui ont cher­ché à le com­pro­mettre direc­te­ment dans ces ter­ribles affaires. Ces manœuvres nous conduisent à la ques­tion cen­trale : y-a-t-il un com­plot contre le pape et l’Eglise catholique ?

La plu­part des spé­cia­listes inter­ro­gés, et dont les avis sont ras­sem­blés dans le der­nier cha­pitre, répondent par la néga­tive. On les sui­vra dans cette direc­tion. Pas de com­plot, au sens où des per­sonnes se réuni­raient pour pré­pa­rer un plan pour abattre le suc­ces­seur de Pierre et l’Eglise du Christ. Les médias ne se concertent pas pour lan­cer l’offensive. Plus sim­ple­ment, les jour­na­listes, d’une incul­ture reli­gieuse dont on ne soup­çonne pas la pro­fon­deur, vivent dans un monde, ont une vision du monde intrin­sè­que­ment oppo­sée à celle de l’Eglise catholique.

Benoit XVI opère une remise en ordre, spi­ri­tuel autant que maté­riel, qui fait de l’institution un obs­tacle au monde moderne, à ses « valeurs », à ses objec­tifs. C’est cela que les médias veulent entra­ver, et même faire dis­pa­raître. Le rôle joué, dans les attaques sur la pédo­phi­lie, par le New York Times, porte-parole du monde Wasp de la côte Est, est très éclai­rant sur ce point.

Cet homme, d’une « dou­ceur évan­gé­lique » incroyable, est jeté au milieu de la fosse aux lions média­tiques, en sou­riant, et en main­te­nant le cap. Cari­ca­turé, il devient la figure d’un monde rétro­grade qu’il faut faire taire.

Les catho­liques occi­den­taux vivent aujourd’hui tels les pre­miers chré­tiens. Leurs valeurs ne sont plus com­prises par leurs contem­po­rains qui y voient un dan­ger pour leur mode de vie. On connaît la suite…

f. le moal

   
 

Paolo Rodari et Andrea Tor­nielli, Benoît XVI. Un pon­ti­fi­cat sous les attaques, Pierre-Guillaume de Roux Edi­tions, novembre 2011, 313 p.- 25,00 €

 
     
 

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