Avec une collection intitulée « Vérités et légendes », il était difficile aux éditions Perrin de ne pas consacrer un livre au Vatican et de ne pas en confier l’écriture à l’un des grands spécialistes actuels de ce monde, Christophe Dickès. Existe-t-il en effet un lieu de pouvoir suscitant autant de fantasmes que ce minuscule Etat de 44 hectares dans lequel haines, ambitions, intrigues, hypocrisie, argent sale et mœurs corrompues seraient le lot quotidien ?
Ce livre, qui se lit aussi facilement qu’il est bien informé, revient sur les principales interrogations, tant historiques qu’actuelles, que tout un chacun se pose sur le fonctionnement du conclave, les archives, le pouvoir international du Vatican, le fonctionnement de la Curie, les finances du Saint-Siège, les grandes questions historiques (Pie XI et Mussolini, Pie XII, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et le communisme, etc..), la renonciation de Benoît XVI ou l’action si controversée du pape François.
En apportant des réponses claires et concises, Christophe Dickès tord le cou à bien des légendes en effet. Sans jamais nier les petitesses du monde du Vatican, les intrigues au sein de la Curie (mais quel lieu de pouvoir n’en connaît pas… ?), les compromissions des uns et des autres, il ramène toujours le lecteur vers la réalité d’un monde qui n’est pas – et c’est capital de le comprendre – comme les autres.
Oui, le Vatican, c’est un Etat indépendant inséré dans la capitale d’un autre Etat ; une monarchie élective gouvernée par un souverain absolu qui ne peut rien changer aux dogmes ; une administration entre les mains de prélats, de religieux, d’hommes de Dieu qui agissent dans le monde des hommes ; une politique qui n’est qu’un instrument au service de la religion.
N’en déplaise aux ennemis de l’Eglise catholique, le Vatican ne s’est compromis ni avec Mussolini, ni avec Hitler, fit tout ce qu’il put pour sauver les Juifs, accorde aujourd’hui une place réelle aux femmes, pourchasse les prêtres pédophiles, nettoie sa banque et traque les voleurs, réforme sans cesse la Curie, discute avec tous pour sauver la paix.
C’est, entre autres, ce qu’apprendront ceux qui liront ce très utile et honnête ouvrage.
frederic le moal
Christophe Dickès, Le Vatican. Vérités et légendes, Perrin, février 2018, 270 p. — 13,00 €.
Le docteur en histoire, Chris¬tophe Dickès, écrit, dans son ouvrage intitulé « Ces 12 Papes qui ont bouleversé le monde », ceci : « Nous pensons surtout que si l’Eglise subit autant d’attaques, ce n’est pas en raison du nombre de ses fidèles mais parce qu’Elle détient la vérité religieuse. Devant l’importance et l’immensité de la tâche, il convient de vraiment mesurer la charge qui pèse sur les épaules d’un homme à la tête d’une institution vieille de 2000 ans. »
Il est temps de remettre les pendules à l’heure, et de rectifier l’histoire mensongère qu’on nous a enseignée à ce sujet et à mettre en évidence le plus terrible des cataclysmes moraux que l’humanité ait subis, la plus grande des révolutions qui, par une antithèse qui est frappante, s’appelle « une religion », alors que son œuvre a été l’effondrement de « LA RELIGION ».
L’explication est dans le lien, ci-dessous, qui conduit à l’article de mon blog sur les origines et l’histoire du Christianisme.
Avant d’y jeter un œil ou de me jeter, permettez deux mots sur les papes :
C’est avec Leon le Grand (440–462) que les Catholiques s’écartent des institutions primitives.
Dans les anciennes religions théogoniques, il n’y avait pas « un chef », mais un conseil, ce qu’on appela chez les Israélites le « conseil des anciens ».
Les Juifs imitèrent d’abord ce système, que nous retrouvons dans le Sanhédrin, mais la nature de l’homme n’est pas faite pour lui conseiller de s’effacer dans les rangs, il veut dominer, c’est donc le plus ambitieux et le plus audacieux qui arrive au sommet. Il en résulte, dans les institutions masculines, une lutte incessante pour le pouvoir. C’est ce qui arriva dans l’Église. Habitués à escalader les degrés de la hiérarchie sociale, les plus ambitieux voulurent une suprématie ; de là un chef unique, non une assemblée consultative (ce qui suppose de la raison, et rien n’est gênant comme la raison des autres).
Cependant, avant d’en arriver à se donner un chef suprême, l’Église de Rome fut longtemps gouvernée par un « conseil des anciens ».
Mais un homme ambitieux apparut, Léon le Grand, qui visait la place de chef suprême et fut très probablement l’auteur de la légende de saint Pierre dont on fit le chef de la papauté, pour créer un précédent. Ce qui le fait supposer, c’est que c’est lui qui prononça cette parole hypocrite : « Le privilège de saint Pierre subsistera tant que subsistera sa justice. » Or saint Pierre ne vint jamais à Rome. Quant à sa justice, nous ne l’apercevons pas dans la religion catholique. En réalité, il n’exista pas de pape avant Léon le Grand, et c’est lui qui fonda la papauté. C’est ce même pape qui combattit Attila.
C’est de Grégoire le Grand (560) qu’il faut dater la suprématie papale. Toutes les luttes éparses, toutes les petites révoltes, toutes les tentatives d’insoumission se condensèrent sous sa puissante volonté.
Il résumait en lui l’état mental de son époque : caractère énergique et concentré, comme tous ceux qui ont peur de leurs propres actes, peur de l’immensité du mal qu’ils font ; imagination violente comme tous les candidats à la folie, sombre comme tous les hommes tourmentés et tourmentants, sans instruction aucune, ennemi déclaré de tout ce qui est intellectuel, de toute recherche, de toute science, il chassa de Rome les savants, ces gêneurs, il brûla les bibliothèques et fit détruire les derniers vestiges de l’art antique.
Ses traits étaient durs et noirs, comme ceux des hommes méchants. Déjà fou, il conversait avec des anges, la nuit, disait-il ; il se prosternait devant des châsses de saints pour glorifier la sainteté de son sexe en ces hommes, il avait toutes les superstitions, attachait à la moindre relique des vertus miraculeuses, s’agenouillait devant les grossières images qui remplaçaient les belles statues qu’il avait fait détruire.
Il devint maître de Rome (la pourrie) qui tremblait sous son autorité farouche ; riche du reste, comme tous ceux qui savent prendre ce qu’on ne leur donne pas. Il défendait d’étudier quelque livre que ce fût, disant que le démon est dans tous les livres ; il voulut anéantir toute manifestation de l’Esprit.
Tel est l’homme qui posa les lignes fondamentales du nouveau culte. On lui fait gloire de l’invention du chant grégorien, à tort, il ne fit que lui donner son nom. Ce sont les Bénédictins qui le trouvèrent.
Nous finirons avec le pape Léon X (1475–1521), en rappelant que les historiens font l’impasse sur un document troublant et fort dérangeant qui tendrait à prouver que les érudits de la Renaissance étaient très sceptiques quant à l’authenticité des écrits ayant présidé à la fondation de la chrétienté et de l’église catholique. Ce document consiste en une lettre adressée par Léon X à son ami et ancien secrétaire l’érudit cardinal Pietro Bembo, qui fréquentait Alde Manuce. Précisons que Ce texte édifiant et surprenant fait partie des archives de la bibliothèque vaticane (Leonis X Petri Bembi… Epistolarum familiarum ; libri VI ; Venise, 1552). Le voici :
« Quantum nobis prodest haec fabula Christi ! »
Traduction : « Combien cette fable du Christ nous est-elle profitable ! »
N’est-ce pas Voltaire qui a dit que le Christianisme, c’est l’histoire du Diable ?
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/origines-et-histoire-du-christianisme.html
Cordialement.