Laura Tirandaz, Sillons

Fusion mys­tique

Sillons  pro­pose une série de vignettes tirées d’une errance pers­pi­cace dans un port de Médi­ter­ra­née, ses rues, ses places, ses scènes de la vie quo­ti­dienne. En des poèmes en prose thèmes et per­son­nages vont et viennent avant que le soir ou l’oubli les emportent et « quand un rire sur­git on se rap­pelle que la mer n’est pas loin ». Si bien qu’aux bour­reaux du bitume la poé­tesse ne cesse de don­ner une sacrée leçon de mau­vaise conduite sur­tout lorsqu’ils sont de vieux singes plus que vieux sages qui ne craignent pas les râteaux de cer­taines méduses.

Les corps sont des signes ou des cygnes (on ne sait plus très bien) aussi noirs que blancs sur des lacs où l’eau bla­dit, l’eau blada si l’on en croit les Beatles. Cer­taines femmes ne sont pas là que pour faire cares­ser les fan­tasmes (ce qui ne les empêchent pas d’atteindre l’orgasme).
La poé­tesse trans­gresse les édits de chas­teté mais juste ce qu’il faut. Elle sait faire dila­ter la rate de sujets inépui­sables que la poé­sie géné­ra­le­ment prend au sérieux. Et si dans l’œuvre l’amour n’est for­cé­ment en fuite, il n’est pas le souci majeur. Manière peut-être d’éviter que le coït devienne chaos et qu’une fusion mys­tique appa­raisse là où on ne l’attend pas.

jean-paul gavard-perret

Laura Tiran­daz, Sillons, Lino­gra­vures de Judith Bor­das, Aen­crages and co., 2017.

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