Elisabeth Jacquet, Mon mari et moi

De l’amour

Au moment où un mariage sur deux finit dans le cani­veau (cela n’empêche pas hété­ros et homos d’y sacri­fier à l’appel de dra­gées hautes et autres danses des canards), Eli­sa­beth Jac­quet, de manière ludique, amou­reuse voire morale, crée un appel à cette norme. Certes, la poé­tesse sait com­bien tout mari — quels qu’en soient son pré­nom et ses marques d’amour — res­tera tou­jours « autre chose » qu’un époux.
Néan­moins, elle sauve du néant la vie à deux. S’agit-il d’une trans­gres­sion ou d’une belle naï­veté ? A chaque lec­teur de se faire sa doxa. Il est vrai qu’a priori la vie à deux peut sem­bler une incon­gruité et cer­tains ont évité l’écueil et — tout en sacri­fiant au dogme mari­tal — ont choisi de vivre sépa­rés. Mais d’autres res­tent atta­chés à l’autre comme le chien à sa puce.

Elisa­beth Jac­quet se veut posi­tive sinon fleur bleue. Nul ne sau­rait lui jeter la pierre. Et on espère que son mari ne se per­met­tra jamais une telle extré­mité. Lais­sons là à ses rêves « sis­si­liens ». Nul n’a le droit de refu­ser à d’autres la pra­tique conju­gale. Peut-être que sans his­toires de deux sujets confon­dus la vie ne mérite d’être vécue.
C’est pour­quoi l’orante et son mari-amant pro­pose leur (belle ?) leçon de conduite.

Jean-Paul Gavard-Perret

Eli­sa­beth Jac­quet, Mon mari et moi, édi­tions Serge Safran, 2017, 144 p. — 14,90 €.

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Filed under On jette !, Poésie

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