L’amour (de la littérature)

Les amants n’ont pas les mêmes fan­tasmes d’attente. L’homme prend pour mys­té­rieux ou ter­rible le risque que la femme porte : celui de l’arracher à son miroir nar­cis­sique.
La femme peut par­ler du mâle sans se regar­der, sans rete­nue, sans pudeur, comme étran­gère plus à elle qu’à l’homme.

D’un côté, une façon de lui plaire. De l’autre, une façon de lui par­ler. L’une se donne. L’autre se prête. Il emprunte.
L’amour est le drôle désir de mou­rir en se trom­pant de cible. Et même si on ne meurt pas d’amour. On se fait peur. L’un fait la roue. L’autre pédale. C’est une dynamo étrange. C’est la dyna­mique de l’ “amour” .

La lit­té­ra­ture ne s’écrit que dans cette éner­gie. Elle ne fait que chan­ger de roue ou de coup de pédale.
A force d’avancer, cha­cun finit par essuyer ses larmes. Ou sa sueur.

jean-paul gavard-perret

Photo Robert Doisneau

1 Comment

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One Response to L’amour (de la littérature)

  1. Villeneuve

    L’énergie de la dynamo se nomme AMOUR . Mais pas besoin de péda­ler . Tout roule !

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