Vincenzo Consolo, La Sicile, promenade

Vincenzo Consolo, La Sicile, promenade

Vincenzo Consolo est né en 1933 en Sicile, dans la province de Messine, et mort en 2012 à Milan. Son livre « Le sourire du marin inconnu » le consacra comme l’un des écrivains les plus marquants de son époque. Toute son œuvre est imprégnée de souvenirs siciliens.

Nous revenons ici sur les pas des Rêveries du Promeneur Solitaire de Rousseau là où Vincenzo Consolo propose une longue et intime « promenade », Mais il s’agit, vu son importance, d’un voyage intense dans l’histoire de l’île, sa culture, ses traditions et rites singuliers. Nous retrouvons d’ailleurs ici l’essence d’une région élue, tant la Sicile est riche avec tous ses paradoxes et sa complexité. Le regard qu’on lui porte est souvent borgne et c’est regrettable.

Certes, les grands écrivains voyageurs ont souvent été fascinés par cette île. Citons presque au hasard Goethe, Dumas, Renan, Maupassant – même si Stendhal est allé jusque là dans ses Voyages en Italie.
Mais les émerveillements des voyageurs sont occultés par cette « passeggiata ». Ce mot italien trace un parcours différent pour arpenter sites et territoires. Parce qu’ici existe aussi et surtout, non seulement la mise à nu d’un état d’âme, mais l’essence intime des lieux avec toutes la charge qu’ils supportent au regard du poids de l’histoire mais aussi des jours.

Avec douleur, profondeur et délicatesse Consolo recrée une évocation, là où le lyrisme n’a rien de grandiloquent et donc d’idiot mais ici de subtil. Ne nous contentons pas ici de point de vue en hauteur ou hautain. Existe ici une douce clémence propre à ce pays initiatique à plus d’un titre, de l’Antiquité au baroque, jusqu’à nous. Reste au milieu des montagnes, sites, campagnes et villes un pays de légendes.

Vincenzo Consolo, La Sicile, promenade, traduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro, Edition Nous, collection Via, Paris, 2025, 96 p. – 16,00 €.

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