Pierre Guyotat, La parole visible

Pierre Guyotat, La parole visible


Contributions et accessits

Ce livre est une lecture par l’architecte Patrick Bouchain, figure centrale de l’architecture contemporaine. Il a accompagné des créateurs (Giorgio Strehler, Joseph Kosuth, Claes Oldenburg, Daniel Buren) et a repensé les usages de l’architecture avec  (Noisiel), Le Lieu Unique (Nantes), Le Magasin (Grenoble), La Grange au Lac (Evian), etc.)
Ce travail est la conséquence de l’oeuvre de Guyotat et de amitié avec l’auteur. Il en propose une analyse pertinente ainsi que celles de nombreuses personnalités issues de la communauté créative de l’auteur, du pouvoir que tient, dans son œuvre, l’alliance entre la vision et la parole, l’image et le poème.

Ce livre d’artiste est la conséquence des deux expositions d’un tel créateur au Musée National d’Art Moderne – Centre Georges Pompidou et à la Cité Internationale de la langue française. Patrick Bouchain opère comme le trait d’union entre les deux projets. Et cet ouvrage est préfacé par Laurent Le Bon et avec un avant-propos de Paul Rondin. Il est ouvert aussi par un texte de Régis Guyotat et introduit par une conversation entre Patrick Bouchain et Donatien Grau, ainsi que par un entretien inédit entre Pierre Guyotat et Hans Ulrich Obrist.

Inscrit ainsi dans la dualité des deux expositions, grâce à la donation Régis Guyotat, ce livre s’enrichit de dessins réalisés par Pierre Guyotat, et ses Leçons sur la langue française. Il est aussi polyphonique car il intègre une enquête sur la parole visible de Pierre Guyotat, avec entre autres, Barcelo, Simone Fattal, Colette Fellous, Yannick Haenel, Emmanuelle Huynh, Paul McCarthy, Bruno Racine, Devika Singh.

D’autres intervenants sont plus anecdotiques. Preuve que ce qui se joue ou s’avance devient un égarement sourd en une quête d’une autre scène où des créateurs établissent de gré ou de force la mesure du désir d’écriture. Certains propos restent caution de vérité. Mais ce qui demeure grâce à Guyotat et Bouchain reste une interrogation dans autant de renversements que de présumés obstacles.
Se dessinent – dans un tel livre de classifications souhaitées – un jeu de détours et des disposition de surfaces parfois mutilées et des archivages de noms. Ils ont côtoyé vaguement une telle œuvre, arme au poing : un couteau humidifié de l’ombre.

jean-paul gavard-perret

Pierre Guyotat, La parole visible, Editions Diaphane, Zurich-Berlin, 2024, 243 p. – 35,00 €.

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