Ariane Mnouchkine, Ici sont les dragons

Ariane Mnouchkine, Ici sont les dragons

La guerre à l’échelle du grand spectacle

Déclaration de Vladimir Poutine à la télévision, en février 2022, qui justifie et précède l’invasion de l’Ukraine : progressivement, son visage est déformé par la protestation spontanée, sa voix s’étrangle dans le renflement des sons. Les tableaux qui sont dessinés allègrement par la troupe nous ramènent à la Première Guerre mondiale. À Petrograd (Saint-Pétersbourg), on assiste à un ferment de révolte en 1917. La décision du Tsar Nicolas II de réprimer les aspirations révolutionnaires par les armes provoque la chute du régime.
Le discours internationaliste de Lénine lève le peuple contre l’impérialisme bourgeois, contre la guerre et contre le gouvernement provisoire, entendant radicaliser les acquis de la Révolution. Goebbels intervient, notamment par sa lecture de Blasco Ibanez. Nestor Makhno aussi, en quelque sorte éconduit par l’histoire. Au cours de la seconde partie, le sort de l’Ukraine est en question, le soviet suprême cherche à réduire son aspiration nationaliste, mais finalement sa déclaration d’indépendance en fait un ennemi de l’intérieur.

C’est à travers des situations brièvement évoquées qu’on parcourt les événements. Il s’agit d’une histoire impressionniste, qui risque de ne retenir des faits que leurs taches. Certes, le propos est mis en perspective de l’intérieur, par Churchill, qui intervient en décrypteur des tendances, de l’extérieur, par la metteuse en scène (Cornélia) qui se fait quelquefois narratrice, de l’au-delà par trois babayagas, muses populaires qui lisent les fils du destin (à défaut de les tenir). Cornélia intervient à titre de médiatrice entre les faits et le public, entre les personnages et la scène, au moyen d’interventions candides qui, heureusement, ne sont pas multipliées.
Du grand spectacle, qui a toutes les qualités de l’ampleur, sans les subtilités de la proximité. C’est la rançon du succès.

christophe giolito

Ici sont les dragons

Un grand spectacle populaire inspiré par des faits réels, en plusieurs époques

Une création collective du Théâtre du Soleil
dirigée par Ariane Mnouchkine,
en harmonie avec Hélène Cixous

Première Époque
1917 : La Victoire était entre nos mains

Avec Hélène Cinque, Dominique Jambert, Nirupama Nityanandan, Aline Borsari, Alice Milléquant, Omid Rawendah, Sébastien Brottet-Michel, Seear Kohi, Reza Rajabi, Jean Schabel, Shaghayegh Beheshti, Pamela Marin Munoz, Vincent Mangado, Duccio Bellugi-Vannuccini, Maurice Durozier, Samir Abdul Jabbar Saed, Dimitri Leroy, Andréa Formantel Riquelme, Agustin Letelier, Farid Joya, Élise Salmon, Ève Doe-Bruce, Andréa Marchant Fernandez, Judit Jancsо́, Vincent Martin, Seietsu Onochi, Vijayan Panikkaveettil, Sébastien Brottet-Michel, Xevi Ribas, Ariane Hime, Astrid Grant, Tomaz Nogueira Da Gama, Omid Rawendah, Clémence Fougea, Ya-Hui Liang, et les voix de Ira Verbitskaya, Egor Morozov, Martin Vaughan Lewis, Brontis Jodorowsky, Arman Saribekyan, Cyril Boutchenik, Alexey Dedoborsch, Rainer Sievert, Johannes Ham, Sava Lolov, Sacha Bourdo, Yuriy Zavalnyouk, Anna Kuzina.

Musique Clémence Fougea ; son Thérèse Spirli, assistée de Mila Lecornu ; images Diane Hequet ; lumières Virginie Le Coënt, Lila Meynard ; peintures Elena Ant, assistée de Hanna Stepanchenko ; soies Ysabel de Maisonneuve ; masques Erhard Stiefel, assisté de Simona Vera Grassano ; masques et accessoires Xevi Ribas, Miguel Nogueira, Lola Seiler, Emma Valquin, Sibylle Pavageau ; figurines Miguel Nogueira, assisté de Sibylle Pavageau ; costumes Marie-Hélène Bouvet, Barbara Gassier, Nathalie Thomas, Annie Tran, Elisabeth Cerqueira, avec l’aide de Mona Franceschini ; perruques et coiffures Jean-Sébastien Merle ; décors David Buizard, Naweed Kohi, Sandra Wallach, Aref Bahunar, Antoine Giovannetti, Noël Chambaux, avec l’aide de Martin Claude, Clément Vernerey, Pierre Mathis-Aide, Chloé Combes ; effets spéciaux Astrid Grant, Andréa Formantel Riquelme, Farid Joya, avec l’aide de Judit Jancsо́, Reza Rajabi ; conseils historiques Galia Ackerman, Stéphane Courtois, Nicolas Richoux, Dominique Trinquand ; archiviste Sébastien Brottet-Michel ; assistant à la mise en scène Alexandre Zloto ; surtitrage Amanda Tedesco ; régie générale Aline Borsari, assistée de Sébastien Brottet-Michel ; régie son Thérèse Spirli ; régie images Diane Hequet, en alternance avec Pierre Lupone ; régie lumières Virginie Le Coënt, Lila Meynard, Noémie Pupier, avec l’aide de Bérénice Durand-Jamis.

Production Théâtre du Soleil, coproduction TNP – Villeurbanne ; avec le soutien exceptionnel, à l’occasion de la célébration des 60 ans du Théâtre du Soleil, de la Région Île-de-France, du Ministère de la Culture et de la Ville de Paris. Le Théâtre du Soleil est soutenu par le ministère de la Culture, la Région Île-de-France et la Ville de Paris.

Au Théâtre du Soleil, Cartoucherie, 75012 Paris, du 27 novembre 2024 au 27 avril 2025, du mercredi au vendredi à 19h30, le samedi à 15h, le dimanche à 13h30 (Relâches exceptionnelles le 25 décembre, puis du 1er au 7 janvier inclus), durée : 2h45 (entracte compris).

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