Joël Mansa, Le Dernier Exil

Joël Mansa, Le Dernier Exil

Du hasard à la nécessité, l’exil est recommandé – dès l’enfance – de gré ou de force. En cet état, il revient à chacun de manger son pain blanc avant le noir (ou l’inverse). Joël Mansa en fait le tour en examinant passes et impasses. Certains fonctionnent avec leur péché de présomption, d’autres leur excès de faiblesse.
Bref, l’exil contient soit nulle soit mille harmonies. Néanmoins, Joël Mansa s’élève contre de telles prévarications sur l’avenir. Sans doute parce qu’il sait que tout passé est irrattrapable et que le présent se gaspille dans le fugitif.

Puisqu’il n’y a pas de miracle, de vérité voire de réconciliation de l’être avec lui-même, le poète explore les failles de l’exil mais aussi ses émerveillements. Pour lui – et c’est là sa spécificité -, il ne s’agit pas de simplement « tomber » dans l’écriture mais d’y faire un chemin, d’exil puisque plus les lignes avancent plus celle de l’horizon du sens recule.

Pourtant, Mansa s’éloigne de tout nihilisme d’une illusion d’optique spectaculaire. Il choisit une voie inconnue et qui n’a pas de nom. Mais au voyageur en fuite de lui donner un nom ou un panneau d’indication après avoir épousé ses visions. Il éprouve là les limites des crépuscules et jusqu’à ce que la dernière, forcément, le prenne.

jean-paul gavard-perret

Joël Mansa, Le Dernier Exil, Editions Ex Aequo, coll. A l’En-Vers, Plombières les Bains, 2025, 112 p. – 11,00 €.

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