Dominique Menachem Lardet, Elles deux (exposition)

Dominique Menachem Lardet, Elles deux (exposition)

La magicienne

Dominique Menachem Lardet propose un message double sur l’espace qu’elle réinvente loin de ses limites non seulement physiques mais temporelles. Quelque chose suit son cours qui n’est pas coutumier. La photographe « parle » l’intime à travers ses deux grands-mères (l’une Bressane l’autre Polonaise) avec une sorte de distance et loin d’un simple travail de réminiscence. Il s’agit d’un cérémoniel en un entrelacs et un tramage subtils dans les paysages lyonnais où les deux femmes sont venues s’ancrer.
Sur la rocaille dure de certaines places, le sol devient ciel en un labyrinthe enlacé. Ce tapis inversé crée le décorum de deux âmes proches du courant des deux cours d’eau qui trouvent eux aussi leur jonction dans la capitale des Gaules. Existe un parfait équilibre entre de divers tourments dont rien ne sera dit sinon certains frissons en offrande à des vies parallèles.

Existent en  Elles deux de nombreuses « fenêtres » intrigantes. Elles retiennent un monde à flanc de Fourvière afin qu’il ne tombe pas dans le fleuve. La ferveur s’y accoude entre la maladie du temps et la longue affection qui anime l’artiste. Des vieux jours jaillit une renaissance à cheval sur deux millénaires.
Dominique Menachem Lardet y imprime ses solstices d’amour et de mort qui ont formé sa moelle. Elle retient le temps sous des gouttes de soleil qui la réchauffent encore et lui font battre le cœur. C’est presque un tour de magicienne pour continuer les jours et rapiécer le temps.

jean-paul gavard-perret

Dominique Menachem Lardet, Elles deux, Galerie Elizabeth Couturier, Lyon 1er, du 19 janvier au 11 février 2017.

2 réflexions sur « Dominique Menachem Lardet, Elles deux (exposition) »

  1. Je connais le travail, la ténacité, et la passion de Dominique pour la photographie. Elle lui permet de s’exprimer sur son environnement humain et les difficultés physiques qu’elle doit affronter.
    La photographie lui donne aujourd’hui l’énergie et la possibilité de se raconter à travers ses images.
    Je regrette simplement d’être trop loin de Lyon pour venir découvrir son travail dans cette belle galerie, mais tous mes vœux de succès l’accompagnent pour cette exposition.
    Avec toute mon amitié,
    Maurice Subervie

    1. Merci Maurice, je suis très touchée. Je partage tes regrets, ta présence m’aurait fait chaud au cœur et ton regard amical mais acéré, à la fois professionnel et sensible, m’aurait apporté beaucoup, une fois de plus. Merci pour ton exemple et pour tous les encouragements que tu m’as prodigués au long des années. Très amicalement
      Dominique Lardet

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