“Si vous êtes un peu perdu ou perdue”…
Aimant les animaux et m’intéressant à l’éthologie, j’espérais me régaler en lisant cet ouvrage. Quelle ne fut pas ma déception quand il s’avéra, dès les cent premières pages, que je devrais me forcer pour l’achever !
Ce n’est pas que son contenu manque d’intérêt: cela vaut la peine d’apprendre, par exemple, que les oiseaux communiquent entre eux en se signalant non seulement comme rouge-gorge ou merle, mais en tant qu’individus, ce qu’on pourrait transcrire par “Je m’appelle Untel“ (p. 42), ou que “le nombre de syllabes du chant du Manchot royal est proportionnel à la vitesse du vent“ (p. 75).
Le chapitre 14, consacré à la communication et aux systèmes sociaux des hyènes, qui peuvent s’allier pour “fomenter des coups d’Etat“ (p. 320), est particulièrement savoureux. Les cynophiles seront sans doute amusés de découvrir que l’humain parle à l’espèce canine comme aux bébés, même s’il a affaire à un chien adulte, alors que c’est efficace uniquement avec les chiots (pp. 370–371). On pourrait trouver aussi d’autres passages à la fois instructifs et divertissants en feuilletant le livre, mais hélas, je ne saurais vous recommander de le lire de bout en bout.
J’y ai été rebutée par trois défauts : l’aspect répétitif ou fastidieux d’un grand nombre d’expériences, décrites avec minutie, alors qu’il aurait mieux valu les réduire au minimum (s’agissant d’un ouvrage destiné au grand public), les procédés redondants (on ne saurait dénombrer les phrases du type : “Vous souvenez-vous de [tel scientifique] qui s’occupait de… ?“) et la façon de s’exprimer, qui combine des fautes de français irritantes, dont l’usage systématique de “démarrer“ à la place de “commencer“, et l’écriture “inclusive“ qui nous offre ici des perles telles que “chasseuse“ (plutôt que “chasseresse“), et “professeuse“, sans même parler des lourdeurs exaspérantes comme “nous étions extrêmement contents et contentes“ (p. 240), “les universitaires français et françaises“ (p. 449) ou “Si vous êtes un peu perdu ou perdue“ (p. 428).
Le plus drôle, c’est que l’auteur remercie sa correctrice (p. 451) et la dame à laquelle nous devons le choix de l’écriture “inclusive“, en pariant que nous l’aurions “à peine remarqué“ (p. 452) !
agathe de lastyns
Nicolas Mathevon, Les Animaux parlent, sachons les écouter, HumenSciences, janvier 2021, 514 p. – 23, 00 €.
il demeure d’enverguRe moyenne … juste en deuxième ligne avant la fin de cet article …
bonjour,
correction mise en ligne
merci de votre lecture
cdlmt,
la redaction
Bonjour,
Votre article tombe à pic, merci pour celui-ci, votre site est sympa.
Vraiment …
Votre article est plus jouissif que le film
Votre article fait œuvre de salubrité publique par ces temps où plus que jamais les cuistres essayent de se faire passer pour des penseurs. Quant à la bêtise, “un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire”. C’est l’éternelle histoire de la paille et de la poutre. Merci et… encore !
J. R.
Grand Merci ! Vous nous éviter de perdre un temps précieux ! AMJ
Bonjour et merci de cette critique. Etant l’auteur de “Les animaux parlent”, je me permets d’informer d’éventuels lecteurs ou lectrices (permettez-moi de n’oublier personne…
) de l’existence d’un site web accompagnant le livre. Vous y trouverez quelques extraits (ainsi que des enregistrements, des films…) :
https://mathevon0.wixsite.com/website-2/phoquebarbu
https://mathevon0.wixsite.com/website-2/copie-de-croc
https://mathevon0.wixsite.com/website-2/extraits
Bon voyage sonore !
Nicolas Mathevon