Né à Milan, dans sa famille de grossistes en tissus et dont le père possédait un grand magasin, dès les années 50 le futur photographe fonde, forme The Trio, une troupe de théâtre. Il a eu un rôle non parlant dans le film Médée de Luchino Visconti et a été influencé par le cinéma dès son plus jeune âge, commençant à photographier des modèles dans la Rome des années 1960.
Le rôle de rédacteur de mode n’avait pas encore été entièrement créé dans les sixties, mais Barbieri a dû trouver le meilleur cadre pour ses photographies et créer les coiffures, le maquillage et les bijoux. Cela pouvait parfois conduire à l’utilisation de matériaux inhabituels. Un exemple notable entre autres étant les boucles d’oreilles faites avec des balles de tennis de table peintes dans une couleur nacre.
Le photographe ouvre son propre studio à Milan en 1964 mais cette nouvelle exposition présente une sélection très innovante de photographies de Gian Paolo Barbieri en son style ironique et sophistiqué, riche de références à l’histoire de l’art, avec des décors extérieurs éclectiques.
Il est reconnu internationalement pour ses clichés en noir et blanc. Ses sujets semblent presque inaccessibles dans leur sophistication pointue : les femmes photographiées s’affranchissent des poses plus canoniques de la photographie de mode et deviennent pour l’occasion les porte-parole d’une nouvelle forme d’élégance non conventionnel
Son regard est intimiste, personnel et anticonformiste, à l’image d’une grande partie de son parcours éloigné de la mode classique. L’essence la plus profonde de ses sujets permet de voir avec précision la vraie nature de ceux qui ont une histoire à raconter car ce sont des images authentiques. Elles jouent avec les émotions humaines les plus profondes et, précisément pour cette raison, elles deviennent indélébiles.
jean-paul gavard-perret
Gian Paolo Barbieri, Lights Up, La Rampa, Silvaplana (Suisse) du 24 février au 23 mars 2024.