Elya Verdal, L’amour en creux

Manuel de félicité

« Là où est ton vide à ma place » : dès lors, l’amour semble aux abon­nés absents même en par­ti­cu­lier là où les hommes brillent. Les femmes et sur­tout Elya Ver­dal s’engagent à l’affect  mais pas que : « Dans ma vie de femme et/ou de mère en deve­nir, j’ai vécu de nom­breuses dou­leurs aux­quelles je n’ai jamais voulu m’habituer. », écrit-elle.
Et ce, même si en dépit de divers han­di­caps médi­caux, de simples bobos, jusqu’à l’accouchement le plus réussi elle tient le trans­fert de la fémi­nité char­mante selon les détours et détours -  à l’occasion, en deve­nant sportive…

Pour autant, une telle belle femme donne le plus sin­cère aveu : « J’ai goûté à la sexua­lité débri­dée, à l’abstinence totale de tout, de l’amour à la chair déser­tée de toute vibra­tion sis­mique, à l’adversité féroce des hommes et la jalou­sie ou la para­noïa de femmes. » Cela aurait dû être ris­qué mais existe ici « une va-nu-pieds, au regard entier encore, la peau claire et chaude. » et qui, selon un hymen avec sa propre iden­tité, est deve­nue  poète. Elle apporte une part des bec­quées de pas­sion et des gra­ti­tudes mâchées au plus fort des baisers.

Existe céans la décla­ra­tion idéale. L’auteure parle d’amour sans limites aucune, se nour­rit d’un trans­port incon­di­tion­nel et se sent vivante de tout mou­ve­ment et de tout pos­sible. Écrire L’amour en creux, c’est donc ajou­ter un plus. A savoir, évo­quer l’érotisme comme un « pro­lon­ge­ment orga­nique du cœur. Un élan natu­rel en toute poé­sie ».
D’où ce livre libre et absolu qui évite toute réserve ou repli -  sexua­lité incluse.

Domine en consé­quence une his­toire de péné­tra­tion. Mais Elya Ver­dal de pré­ci­ser habi­le­ment : « Ce n’est plus si néces­saire. Pour vous, les hommes. Enfin, ima­gi­nez. » Et plus encore:  ima­gi­nons ensemble, dit-elle, afin de savoir se libé­rer de l’axe, de la droi­ture, de l’angle de l’acte d’amour, autre­ment lorsqu’il est trop mal induit par la néces­sité abso­lue d’une tension.

Résu­mons : le vrai amour est sin­gu­lier et ne se par­tage jamais dans ce qui est pris pour jeu ou com­bat à touche-touche. L’auteure pré­cise aussi qu’il faut bas­cu­ler l’érection pour l’élection. Que les hommes se ras­surent en se croyant des coqs de basse-cour. L’acte amou­reux  devient une len­teur folle.
Comme un sou­pir. Comme un ralen­tis­se­ment absolu.  C’est pour­quoi, amou­reuses et amou­reux ima­gi­nez encore !

jean-paul gavard-perret

Elya Ver­dal, L’amour en creux, Édi­teur Bleu d’encre, 2024, 108  p. — 15,00 €.

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Filed under Chapeau bas, Erotisme, Poésie

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