Akiko Nomura, Room 416

L’éro­tisme velouté

A par­tir de ses Pola­roïds qui deviennent une fic­tion sen­suelle et feu­trée, Sakiko Nomura (qui a appris la pho­to­gra­phie auprès de Nobuyo­shi Araki dont elle fut l’unique appren­tie avant de tra­vailler à ses côtés pen­dant plus de vingt ans,) prouve comme lui la fas­ci­na­tion pour la nudité avec déli­ca­tesse sur le corps fémi­nin ou masculin.

La Japo­naise capte l’évanescence d’un moment (un bou­quet, une étreinte, etc.) assem­blée d’instantanés en trip­tyques pour ima­gi­ner des his­toires selon une nar­ra­tion mon­tée en pliages non datés, ni légen­dés par une liberté.

Dans son uni­vers, vie et mort dia­loguent avec les choses du quo­ti­dien, des sil­houettes lan­guis­santes ou un acci­dent de la route. Mais une poé­sie domine par cou­leurs oua­tées et dou­ceur des flous, là où l’atmosphère rap­pelle celle des chambres d’hôtel.

« En pho­to­gra­phiant, je crée des secrets avec mes modèles. Avec un livre pho­to­gra­phique, j’ai cette même sen­sa­tion de secret par­tagé avec les lecteur.rices.”, écrit celle qui confère à ses pho­to­gra­phies une magie.

jean-paul gavard-perret

Sakiko Nomura, Room 416, édi­tions Gale­rie Écho, 2024, 37 p. — 40,00 €.

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