A partir de ses Polaroïds qui deviennent une fiction sensuelle et feutrée, Sakiko Nomura (qui a appris la photographie auprès de Nobuyoshi Araki dont elle fut l’unique apprentie avant de travailler à ses côtés pendant plus de vingt ans,) prouve comme lui la fascination pour la nudité avec délicatesse sur le corps féminin ou masculin.
La Japonaise capte l’évanescence d’un moment (un bouquet, une étreinte, etc.) assemblée d’instantanés en triptyques pour imaginer des histoires selon une narration montée en pliages non datés, ni légendés par une liberté.
Dans son univers, vie et mort dialoguent avec les choses du quotidien, des silhouettes languissantes ou un accident de la route. Mais une poésie domine par couleurs ouatées et douceur des flous, là où l’atmosphère rappelle celle des chambres d’hôtel.
« En photographiant, je crée des secrets avec mes modèles. Avec un livre photographique, j’ai cette même sensation de secret partagé avec les lecteur.rices.”, écrit celle qui confère à ses photographies une magie.
jean-paul gavard-perret
Sakiko Nomura, Room 416, éditions Galerie Écho, 2024, 37 p. — 40,00 €.