Jules Vernes et les cérémonie du chaos
L’École des Robinsons est un roman de robinsonnade de Jules Verne, paru en 1882. Godfrey, homme désœuvré vit chez son oncle richissime. Avant de se marier avec la jeune et jolie Phina, il demande à entreprendre un voyage en mer de deux ans. Accédant à son désir, son oncle l’envoie visiter la Nouvelle-Zélande à bord du Dream, commandé par le capitaine Turcotte, en compagnie de son mentor et professeur.
Mais le navire sombre à quelques encablures d’une île où Godfrey, naufragé malgré lui, devra apprendre à survivre, organiser sa vie et affronter les sauvages. Blasé, le héros est confronté à l’école de la vie mais découvrira — selon la morale vernienne — la valeur de l’effort viril d’acquérir sang-froid et courage.
Jules Verne s’est toujours confronté à une sorte d’insatisfaction, par ce glissement vers le noir et le silence qui le fascinent et le retiennent, au moment où l’image se retourne contre elle-même. Dans un premier temps dans ses romans, il a su souvent métamorphoser la réalité en acte, plus de réalité en être.
Mais par-delà l’amorphie, l’inanité, l’auteur dans ces romans crée bien des drames jusqu’à l’attente dans un monde qui ne se ressemblera plus. L’énergie des personnages est perdue, affaiblie jusqu’à une limite extrême : mais néanmoins ils peuvent redevenir formateurs et conducteurs.
Dès lors, et c’est le charme de telles aventures, au regard de l’existence des personnages ne peut plus être envisagée qu’une errance statique dans l’indéfini, l’indéfinissable. Existent toujours la pulsion de la vie et ses épreuves.
jean-paul gavard-perret
Jules Verne, Voyages extraordinaires — L’École des Robinsons et autres romans, édition publiée sous la direction de Jean-Luc Steinmetz, Bibliothèque de la Pléiade, n° 670, 1264 p. — 65,00 €.