Patrick Cloux, Marcher à l’estime

L’homme racine

Cette réédi­tion per­met de retrou­ver le mar­cheur impé­ni­tent. Il cueille les riens qu’il trouve dans la nature La plus humble : racines, écorces inva­gi­nées et ce qu’il nomme “méta­mor­phismes poé­tiques” ou encore “ratages éblouis­sants” : bois flot­tés, boules de buis ou de mar­cas­site, etc…
L’auteur y capte des points d’intensités et de ful­gu­ra­tions. Intri­gué par la grâce inédite de formes aussi abs­traites que phy­siques, il reste enivré de telles aubaines. Végé­taux et insectes y gardent le beau rôle. Tant ils res­tent comme des éplu­chures issues de la nuit des temps.

Marcher devient la meilleure manière de sor­tir de soi, de pra­ti­quer un saut dans l’inconnu dans une sorte de phé­no­mé­no­lo­gie du monde. Les recol­lec­tions du poète ouvrent la conscience mais bien au-delà d’un posi­ti­visme. La méta­phy­sique est néan­moins fruit de la phy­sique et ses immé­dia­te­tés.
Pour Patrick Cloux, la nature reste un cabi­net de curio­si­tés par sa faculté à créer un sur­réa­lisme mer­veilleux qui défie le monde des idées. Pour lui, la nature est bien plus qu’un para­dis ter­restre ou un jar­din zen : c’est la seule pos­si­bi­lité de demeu­rer en contacte avec soi-même.

jean-paul gavard-perret

Patrick Cloux, Mar­cher à l’estime, édi­tions Le Temps qu’il fait, octobre 2023, 160 p.- 10,00 €;

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