Le Cri est l’adaptation du premier volet de la trilogie que Nicolas Beuglet consacre à Sarah Geringën. Il est paru chez XO Éditions en 2016, est suivi par Complot en 2018 et par L’Île du Diable en 2019.
À l’hôpital psychiatrique d’Oslo, un gardien voit par le système de surveillance un patient s’étrangler jusqu’au décès. Sarah Geringën, inspectrice de police, dépêchée sur les lieux avec un légiste découvre que l’homme porte 488 scarifié sur le front. Le directeur ignore tout de l’identité de cet homme, qui était déjà là quand il a pris ses fonctions. Le légiste constate que le corps a été déplacé après sa mort et qu’il est mort de… peur.
Dans sa cellule, les murs sont couverts de graffitis. Le gardien révèle qu’on venait le chercher tous les jours. Il hurlait ne pas vouloir y aller. Interrogé, le directeur s’enfuit au sous-sol qu’il incendie. Les investigations de Sarah l’amènent à s’intéresser à la société qui fabriquait la drogue donnée à 488, substance pourtant interdite depuis des années.
En France, un autre homme, en fin de vie, porte 488 gravé sur le front et lutte contre le mort pour se venger de tout ce qu’il a subi. Quelles recherchent motivaient ces expériences ? Qui est capable de garder secrète une telle opération si longtemps ? Sarah va se trouver entraînée dans une enquête à haut risque quand elle découvre qui menait ces recherches.
Le récit est porté par Sarah, cette enquêtrice finlandaise. Si aujourd’hui elle est dans la police d’Oslo, elle a un passé de soldat, et ce qu’elle a appris pendant ce laps de temps va se révéler très utile dans nombre de circonstances. Elle va devoir déployer des ressources inouïes pour tenter de comprendre. L’action va l’entraîner de la Finlande à la France puis dans une petite île perdue dans l’Océan Atlantique.
Elle est entourée d’une galerie bien fournie de participants, les uns étant impliqués dans les expériences, d’autres découvrant de secrets insoupçonnés, d’autres, enfin, qui cherchent les raisons de ses expériences.
L’intrigue prend comme toile de fond des recherches sur le cerveau humain pour retrouver un fondamental inscrit dans tout être humain et qui pourrait être très utile dans certaines circonstances. Les auteurs font débuter ces recherches au cœur de la Guerre froide.
Outre cette traque d’une vérité, le scénario contient nombre d’informations fort pertinentes comme le décalage des signes astraux, une référence au livre-document du zoologiste Desmond Morris, Le Singe nu. Ce récit s’inspire de découvertes scientifiques et des faits réels. Cependant, il reste un thriller qui met en scène les dangers d’une science incontrôlée. Il aborde, ainsi, de grands thèmes liés à l’humanité, de son origine à son devenir.
Le graphisme est l’œuvre de Laval NG. Celui-ci retient une mise en images par des couleurs directes, des teintes fortes qui retiennent l’attention. Il réalise des planches aux nombreuses vignettes focalisant principalement ses vues sur les personnages. Il en résulte une certaine confusion et il est parfois malaisé de discerner l’action.
Le Cri se découvre avec intérêt pour son sujet et pour le parcours du binôme de personnages principaux.
serge perraud
Mayko (scénario adapté du roman au titre éponyme de Nicolas Beuglet) & Laval Ng (dessin et couleurs), Le Cri, Éditions Philéas, septembre 2023, 152 p. — 20,90 €.