Juan Diaz Canales & Juanjo Guarnido, Blacksad — t.07 : “Alors, tout tombe” (Seconde partie)

Une comé­die humaine dans une saga animalière

Kenneth Clarke, qui a embau­ché Black­sad comme garde du corps, a été jeté sous une rame du métro newyor­kais. Le détec­tive veut décou­vrir les rai­sons de ce meurtre et le commanditaire.

C’est en creu­sant pour les fon­da­tions de l’Iris Allen Thea­ter qu’un sque­lette est mis au jour. La recons­ti­tu­tion per­met d’identifier le mari d’Iris., elle-même assas­si­née récem­ment.
Au com­mis­sa­riat, Weekly, le jour­na­liste ami de Black­sad, accusé du meurtre d’Iris, est for­mel­le­ment reconnu par des témoins. Celui-ci se défend cla­mant qu’il a été piégé par Solo­mon, ce bâtis­seur méga­lo­mane qui rêve de lais­ser son nom à la ville et fait construire un pont gigan­tesque.
Black­sad renoue avec Alma qui est reve­nue prendre la direc­tion de l’école de danse à la place d’Iris. Il recherche Rachel qui pour­rait, selon lui, inno­cen­ter son ami. Mais elle n’a plus de contacts avec elle.
Ses inves­ti­ga­tions le mènent vers Shelby, le Goé­land, l’âme dam­née de Solomon…

Il n’a fallu que deux ans pour conclure ce dip­tyque. Les auteurs ont sans doute eu pitié de leurs lec­teurs. Mais la qua­lité d’une série n’est pas pro­por­tion­nelle au nombre de tomes. Avec sept titres en vingt-trois ans, ce sont plus de deux mil­lions quatre-cent mille exem­plaires qui ont été ache­tés.
Il est vrai que ce per­son­nage est par­ti­cu­liè­re­ment atta­chant. Ses créa­teurs n’ont pas voulu faire de Black­sad un super­hé­ros mais un indi­vidu très proche du pékin moyen, doté d’une per­son­na­lité cré­dible. C’est éga­le­ment le cas des prin­ci­paux pro­ta­go­nistes qui l’entourent. Et il a droit à son lot d’infortunes. Ainsi, il lui semble tout rater, son client meurt sous ses yeux, il apprend le mariage d’Alma, son amour secret, son ami est accusé de meurtre et incar­céré…
Si le pre­mier tome mon­trait essen­tiel­le­ment le New York des hau­teurs, des gratte-ciels, des poli­ti­ciens au som­met, dans celui-ci le choix s’est porté sur la ville sou­ter­raine, les milieux modestes, la pau­vreté phy­sique et morale, la mafia, les syn­di­cats.
Le récit emprunte aussi bien à la forme de roman noir qui fai­sait les belles lec­tures des années 1950, qu’à la comé­die roman­tique, au drame social qu’à la chro­nique urbaine.

Juanjo Guar­nido met en images de façon magis­trale ce scé­na­rio. Son art de l’illustration fait mer­veille. Il campe sa gale­rie de per­son­nages de belle manière, sachant don­ner atti­tudes et expres­si­vi­tés à une suite d’animaux qu’il pré­sente avec des allures humaines. Il pro­pose des décors subli­més par une mise en cou­leurs dont seul il a le secret.
Ce duo d’auteurs livre une fois encore un album qui s’inscrit au pinacle de la bande des­si­née. À ne pas rater !

lire un extrait

serge per­raud

Juan Diaz Canales (scé­na­rio, tra­duit de l’espagnol par Chris­tilla Vas­se­rot) & Juanjo Guar­nido (des­sin et cou­leur), Black­sad — t.07 : Alors, tout tombe (Seconde par­tie), Dar­gaud, novembre 2023, 56 p. — 16,95 €.

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Filed under Bande dessinée, Chapeau bas

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