Lumineux et contemplatif
Je dois l’avouer : souvent les film de Wenders ne sont pas ma tasse de thé. Ils génèrent en moi un profond ennui. Leurs dramaturgies m’insupportent sans doute parce qu’elles ne parlent pas à mon imaginaire. J’apprécie pourtant les films lents où il ne se passe rien.
Son “Anselm : Le bruit du temps” sur Kieffer me laissa indifférent, ce qui n’est pas la cas de son héros japonais aux dents peut-être trop blanches. Les toilettes jouent là un rôle important. Sur ce film presque muet, il reste pourtant beaucoup à dire. La vie réglée comme du papier non musique mais toilette.
Certes, la bande-son (Patti Smith, Lou Reed, Van Morrison, etc.) vampirise trop facilement cet éloge de la beauté et de la simplicité des petits riens. L’ensemble, tout en un jeu de couleurs subtiles et transparentes. Le film est moins bienveillant que merveilleux dans ces rituels du quotidien.
Cette méditation sur un nettoyeur de toilettes attire notre attention par tous ceux que l’on croise avec ce personnage dont l’incarnation par Koji Yakushoa a bien mérité son prix d’interprétation à Cannes.
Le documentaire — on l’aura compris — n’est qu’un prétexte à une poésie par le sens du montage et de la mise en scène d’un vétéran du cinéma allemand. Il crée là une fresque qui bouscule notre civilisation.
jean-paul gavard-perret
Perfect Days
De : Wim Wenders
Avec : Koji Yakusho, Tokio Emoto, Arisa Nakano
Genre : Drame, Comédie
Durée : 2h05mn
Sortie : 29 novembre 2023 en salle
Synopsis
Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple, et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Son passé va ressurgir au gré de rencontres inattendues. Une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien.