Jean Cocteau, Maison de santé

La pri­son de l’être

Ce livre ras­semble trente des­sins que Jean Coc­teau réa­lisa lors de sa pre­mière cure de dés­in­toxi­ca­tion de l’opium, drogue dans laquelle il noya le déses­poir où l’avait plongé la mort de son ami Ray­mond Radi­guet en 1923.

L’opium équi­libre les nerfs. (…) Il me don­nait le contact qui me manque avec les choses de la terre. Je regrette que notre machine trop faible sup­porte mal un tel per­fec­tion­ne­ment”, écrivait-il lorsqu’il se sen­tit vic­time d’une telle addiction.

Toute sa vie, il se bat­tra contre la dévo­reuse qui trans­pa­raît si sou­vent dans son œuvre. Et ici les corps tor­tu­rés aux pro­por­tions irra­tion­nelles, les figures dédou­blées avec leurs excrois­sances déli­rantes sont une autre manière, tout en fai­sant preuve d’humour dans sa souf­france, de mon­trer les épreuves que le dro­gué se doit de surmonter.

Son moi y devient une purée de viande qui par­fois éprouve sans com­prendre avant de com­prendre sans éprouver.

jean-paul gavard-perret 

Jean Coc­teau, Mai­son de santé, pré­sen­ta­tion et étude de Pierre Cha­nel, nou­velle édi­tion, Fata Mor­gana, Font­froide le haut, 2023, 72 p. — 25,00 €.

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