Jérôme Eho & Michaël Minerbe, La jeunesse d’Arsène Lupin — Cagliostro

Des débuts tonitruants

La com­tesse de Caglios­tro est un per­son­nage de la saga d’Arsène Lupin. Elle fait même le titre d’un roman paru en 1924 qui raconte les pre­mières aven­tures du héros. Cet épi­sode est paru tar­di­ve­ment car, selon Mau­rice Leblanc qui se pré­sente comme une sorte de Dr Wat­son de Lupin, celui-ci s’opposait à rendre publique cette affaire, tout n’étant pas réglé entre la com­tesse et lui.
L’adaptation de Jérôme Eho res­pecte la trame prin­ci­pale, met en scène les prin­ci­paux pro­ta­go­nistes du drame mais pré­sente cette aven­ture avec un ton plus moderne, un héros encore plus fré­tillant que l’original. On retrouve l’humour, le ton léger, le pro­pos badin, tout ce qui fait le charme pro­di­gieux de ces aven­tures. C’est là qu’Arsène va décou­vrir le secret de sept abbayes nor­mandes et sur­tout celui de Jumièges.

Quatre hommes, dont le plus viru­lent est Beau­ma­gnan, livrent un simu­lacre de pro­cès contre une jeune femme, José­phine Bal­samo, la com­tesse de Caglios­tro. Le ver­dict tombe : la mort.Elle est emme­née, ligo­tée,  bâillon­née, au large des côtes dans une barque per­cée.
Alors que l’eau monte à l’intérieur, un jeune homme sur­git armé d’une écope. Il se pré­sente comme Raoul, fait écho à son beau-père qui fri­cote avec l’affreux Beau­ma­gnan, et emmène José­phine à l’abri. Il est sub­ju­gué par sa beauté.
Elle l’endort par hyp­nose. Au matin, elle a dis­paru lais­sant un mes­sage dans lequel elle lui demande de ne pas cher­cher à la revoir. Mais Raoul est bien décidé à ne pas obéir sans pré­su­mer des périls qui l’attendent…

Le des­sin de Michaël Minerbe est, lui aussi, moderne, fait de traits élé­gants et syn­thé­tiques. Les nom­breuses péri­pé­ties sont ren­dues avec le dyna­misme adé­quat. Les décors sont en phase avec l’action, et il faut signa­ler les remar­quables vues des ruines de l’abbaye de Jumièges. Mas­simo Malosso réa­lise en une mise en cou­leurs effi­cace.
Cet album qui situe l’action en 1894 se découvre avec inté­rêt, remet­tant en mémoire de belle manière les péri­pé­ties et les facé­ties du Gent­le­man Cam­brio­leur. Ce tome est le début d’une série qui semble bien séduisante.

serge per­raud

Jérôme Eho (scé­na­rio d’après l’œuvre de Mau­rice Leblanc), Michaël Minerbe (des­sins) & Mas­simo Malosso (cou­leurs), La jeu­nesse d’Arsène Lupin — Caglios­tro, Édi­tions Bam­boo, Label “Grand Angle”, 72 p. — 16,90 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>