A l’Ed !

(Georges Bataille)

Dans ce que montre Madame Edwarda, le vide n’est pas vide, il est la chose qui donne à l’emblème du néant sa fin de non rece­voir. Il rend l’homme dieu et pas plus faux que celui inventé par les reli­gieux. La transe d’une telle femme écœure ce qui nous rend ordure et ce que nous sur­mon­tons mal — ou pas. Et ce, par son irrem­pla­çable par­ti­cu­la­rité, la révé­la­tion pro­vo­cante de ses obs­co­ena.

Elles sont là pour sou­li­gner l’abîme de nos mal­heurs, men­songes et refou­le­ments. Bataille offre le la femme en une telle séquence, sa res­source, sa plaie vive, son offrande. Impos­sible de ne pas la prendre pour ce qu’elle pré­tend être. Elle fait mon­ter au rideau tout dis­cours par sa voie hallucinée.

L’extase qu’elle pré­tend ouvrir est une réponse à toutes les hys­té­ries. Elles ne sont plus le fait de la femme mais des hommes uni­que­ment sou­mis à ce qu’elle offre entre ses jambes, à ses rumeurs d’émeutes pour les mâles aveugles et dont “les doigts glissent dans la fente où la nuit dis­si­mule” (Bataille) ce qu’elle a de plus lumi­neux et intense dans le temps d’une com­mu­ni­ca­tion ful­gu­rante. De quoi faire retour­ner Freud dans sa tombe.

jean-paul gavard-perret

Photo Albina Burgatcheva

Leave a Comment

Filed under Erotisme, Inclassables

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>