Dans ce que montre Madame Edwarda, le vide n’est pas vide, il est la chose qui donne à l’emblème du néant sa fin de non recevoir. Il rend l’homme dieu et pas plus faux que celui inventé par les religieux. La transe d’une telle femme écœure ce qui nous rend ordure et ce que nous surmontons mal — ou pas. Et ce, par son irremplaçable particularité, la révélation provocante de ses obscoena.
Elles sont là pour souligner l’abîme de nos malheurs, mensonges et refoulements. Bataille offre le la femme en une telle séquence, sa ressource, sa plaie vive, son offrande. Impossible de ne pas la prendre pour ce qu’elle prétend être. Elle fait monter au rideau tout discours par sa voie hallucinée.
L’extase qu’elle prétend ouvrir est une réponse à toutes les hystéries. Elles ne sont plus le fait de la femme mais des hommes uniquement soumis à ce qu’elle offre entre ses jambes, à ses rumeurs d’émeutes pour les mâles aveugles et dont “les doigts glissent dans la fente où la nuit dissimule” (Bataille) ce qu’elle a de plus lumineux et intense dans le temps d’une communication fulgurante. De quoi faire retourner Freud dans sa tombe.
jean-paul gavard-perret
Photo Albina Burgatcheva