Laurence Courto, exposition

 

L’imper­ma­nence des choses

Dans le temps sus­pendu du confi­ne­ment, des pots de faïence de forme ovoïde ont été les objets invi­tant Lau­rence Courto à médi­ter sur le cycle fugace de la vie. “Depuis je peins la force des choses.” écrit-elle, et ce, entre autres, dans une série de natures mortes.
Elle pré­sente une tren­taine de toiles et œuvres sur papier à la gale­rie Chap­paz qui l’accueille depuis un quart de siècle. Et l’artiste bous­cule les prin­cipes mêmes du genre pic­tu­ral à tra­vers réci­pients et légumes oblongs.

Son tra­vail reste une affaire très com­plexe, expé­ri­men­tale et néces­sai­re­ment évo­lu­tive qui joue sur le contraste entre formes et cou­leurs. Tout est arti­culé de manière ryth­mique. Les élé­ments s’agitent par les zébrures des traits qui en déli­mitent les sur­faces.
La pein­ture devient chair-papier en sa crème onc­tueuse où elle se fond dans l’amer noir des contours. Les choses peintes sont pour moi­tié là et pour moi­tié où l’évanescence erre comme des rêves.

Bref, l’art de Lau­rence Courto laisse, une nou­velle fois, val­ser les lasses pen­sées pour qu’elles avancent calmes, légères et sen­sées. La voya­geuse retrou­vant le temps de cette expo­si­tion la Savoie ne cultive en rien la nos­tal­gie polaire et pré­fère cares­ser des ron­deurs d’ambre qui musardent et rodent.
Grâce à la créa­trice, elles se hâtent vers les visiteurs.

jean-paul gavard-perret

Lau­rence Courto (en com­pa­gnie de Cathy Gram­mont & Larry McLaugh­lin), expo­si­tion, Gale­rie Chap­paz, Tré­vi­gnin, du 20 octobre au 3 décembre 2023.

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