Les membres du Club ont fort à faire car…
C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve le Club sur ce bateau, le temps d’une courte croisière. La romancière fait référence au roman d’Agatha Christie, Le Crime de l’Orient-Express. Et quoi de mieux pour une enquête en lieu clos qu’un navire en plein océan ?
Autour de ces morts accidentelles ou non, C.A. Larmer développe les faits et gestes des passagers, les conversations, les commérages, les médisances véhiculées par des langues perfides. Elle décrit les réactions, les attitudes, les sentiments des uns et des autres, les liens qui se tissent ou qui se défont, les rapprochements et les séparations, les étrangetés dont certains sont témoins et les hypothèses qui sont formulées à partir de ces faits entrevus.
Mais, avec des membres aussi féru d’enquêtes policières, les fausses pistes sont assez vite écartées, le groupe avance peu à peu vers la vérité.
Outre Alicia, la fondatrice, et sa sœur Lynette, le Club compte Missy, une bibliothécaire, Perry, qui travaille dans un musée, Anders, un médecin spécialiste des poisons, Claire, propriétaire d’une boutique vintage et Barbara, femme au foyer ou technicienne d’intérieur.
Parce que le docteur Anders, l’amour d’Alicia, doit remplacer au pied levé le médecin de bord pour douze jours, les membres du Club des amateurs de romans policiers embarquent, à Sydney, pour le reste de la croisière sur le SS Orient.
Les héroïnes font connaissance avec les rituels de ce type de voyage et avec toute une faune qui fréquente ces paquebots. Il y a les incontournables comme le capitaine, mais aussi des habitués comme les sœurs Solarno, le danseur employé par la compagnie pour distraire les pauvres vieilles veuves, et l’épouse du capitaine, Corrie van Tussi.
Les membres du Club papotent avec les uns et les autres, découvrent les personnes remarquables, présentées par les sœurs Solarno, comme cette Lady Dinnegan et son gigolo. Alicia et Lynette, en retournant à leur cabine voient deux femmes,l ’ une portant une casquette de capitaine, l’autre titubant manifestement ivre, entrer dans une suite. Le lendemain, la dame ivre est retrouvée morte. Anders, faute de dossier médical, diagnostique une crise cardiaque.
Quelques heures plus tard, une sirène réveille les passagers. Réunis dans le grand salon, ils apprennent qu’une passagère est passée par-dessus bord. Il s’agit de l’épouse du capitaine. Et quand une troisième personne est poignardée, les membres du Club s’activent encore plus mais disposent de peu d’indices, de peu de temps avec des soupçons innombrables…
L’auteure précise, en préambule, que le SS Orient a existé à la fin du XIXe siècle. Il assurait une liaison entre Londres et Sydney. C’était un navire de grand standing somptueusement aménagé et qui fut le théâtre de quelques décès plus que suspects. Quoi de mieux comme cadre ?
Ce second volet d’enquêtes de ces détectives amateurs a tout pour plaire, son cadre, l’humour, les références à une Reine du crime et sa galerie épatante de protagonistes aux caractères variés et attachants. Un excellent moment de lecture.
serge perraud
C.A. Larmer, Le Club des amateurs de romans policiers 2 : Le Crime du SS Orient (Danger on the SS Orient), traduit de l’anglais (Australie) par Tania Capron, Le cherche midi, coll. “Roman Policier”, août 2023, 368 p. — 15,90 €.