Pour sa première exposition individuelle en galerie ,Alexandra Jabre présente des portraits de femmes de pouvoir, des autoportraits et des dessins qui évoquent une forme de spiritualité incarnée.
Les portraits monochromes à l’aquarelle (Name Day Dinner) de Jacinda Arden, Christine Lagarde, Michelle Obama et bien d’autres sont la partie la moins intéressante de l’exposition dans leur réalisme qui se veut expressif. Une trame apparaît mais sans la force dans les reliefs que l’artiste veut y mettre. C’est comme si se sentait une simple reprise de photographies que l’artiste veut néanmoins mettre à mal.
L’artiste devient beaucoup plus pertinente lorsqu’elle s’intéresse par exemple à la maternité ou quand les dessins s’éloignent du réel non sans une certaine évanescence réussie. Si, quand l’aquarelle recompose le réel rien véritablement ne se passe, lorsqu’elle se tourne vers son intériorité comme dans Marc and I où elle embrasse son amoureux, une énergie intérieure résonne.
L’œuvre vibre là où se donnent les corps. L’aquarelle donne alors des formes au désir est cela devient bien plus intéressant. De telles aquarelles illustrent alors avec tendresse des sentiments qu’il est difficile de montrer.
jean-paul gavard-perret
Alexandra Jabre , Des visages et des jours, Analix Forever, Genève, septembre-octobre 2023.