Mots nos pôles

Les mots imposent leur noir au blanc comme la pein­ture, la lumière à l’ombre. Se tra­duit une pré­sence qui n’est pas d’appartenance, d’apparentement mais d’apparition même si l’écriture dans l’insuffisance de ses signes ne fait pas sur­gir la chose elle-même.

A l’inverse de la pein­ture où jaillit un visage sous la peau. Il est donné en dehors des miroirs par ce que l’artiste en retire — pour voir dedans par son déchi­re­ment. Elle plie l’apparence à d’autres plis, ajoute du lan­gage aux choses.

Dans un mou­ve­ment inverse, ce qui parle du corps s’épaissit en brouillard dans les mots et il leur est tout autant impos­sible de faire le tour d’une pein­ture. N’est pré­sent que ce qui en éloigne. Sinon en ce qui pour­rait rebon­dir venu du fond d’une langue qui n’existe pas. Mais c’est une autre histoire.

jean-paul gavard-perret

Photo Kourt­ney Roy

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