(addenda intempestif pour “Sur la Peinture”)
Quelque chose voudrait toujours durcir dans la question de la peinture et son défaut de corps. Or, il s’agit de l’incarner en ce qui est comme un voile, une peau. De cette présence surnage un creusement féminin inapparent en son corps qui devient signe. Cette question encercle l’infaillible présence distanciée qu’est là peinture.
Elle est muse ou encore fantôme à jouir car la question de son sexe reste une indétermination dans la nudité de sa béance. Elle en forme le contour en cette pulsation non scopique puisqu’il s’agit jusque dans les autoportraits de montrer détours, évasements, fonds ou substrats de cet à paraître inversion du paraître.
C’est pourquoi — comme ces lignes le prouvent — la peinture est donnée comme objet à parler même si le mot et sa densité ne peuvent rien dire de cet “objet” et de son impact. L’écriture est donc la vanité de la peinture, son crâne là où sa question occulte la question.
Mais la peinture elle-même est crâne occupé de son vide par dissipation de sa pulpe. C’est donc un hors-lieu. Et il s’agit d’écrire sur sa ligne de fuite par celui qui reçoit en plein visage ses faisceaux de lumière dans sa ténèbre.
jean-paul gavard-perret
Peinture de Jean-Luc Bonduau
Inimitable !