Du Danemark en Islande, une quête dangereuse…
Dans le Copenhague d’Ekhö, il y a aussi la Petite Sirène. Lorsque Fourmille, Grace et Yuri arrivent, le rocher est nu. Un garde explique que c’est la pause. L’une des trois sirènes reprend la pose pour le grand bonheur de Grace qui fait un selfie… dessiné. Le trio a quitté New York car Fourmille manage un groupe de métalleux suédois qu’elle veut présenter au fameux festival de rock de Copenhague. Les musiciens sont pressés d’aller à Christiania, le quartier où toutes sortes de substances sont en vente libre.
Pour récupérer les Métalleux, Fourmille et Yuri entrent dans un nuage de fumée. Si Yuri en sort malade, Fourmille, très fâchée, décide de retourner à New-York avec le prochain dragon. Elle change brusquement d’avis pour accomplir la mission, voler l’anneau et le détruire. Elle part et Grace la suit. Elle est possédée par l’esprit de Svafa, une des neuf Walkyries.
Voler l’anneau est déjà difficile dans cette forge tenue par des nains. Mais le détruire en le jetant dans le cratère de l’Eyjafjallajökull, en Islande, alors que Loki et le Seigneur des ténèbres le convoitent pour dominer le monde…
Fourmille passe par différents états qui multiplient les péripéties auxquelles elle et ses amis sont confrontés. Pour atteindre son but, accomplir la mission, l’héroïne va croiser, se battre, devoir composer avec une belle série de personnages tous bien singuliers.
Christophe Arleston fait preuve de son imagination pétulante et de son humour habituels, entre situations à la fois dramatiques et cocasses, entre dialogues toniques et désopilants. Il n’épargne pas les langages utilisés par les peuples du Nord. En dénommant son volcan Eyjafjallajökull près des monts Hvannadalshnjükur, il n’est pas loin de la réalité et fait dire à Grace : “Ils ont pris des lettres au hasard ?”.
Alessandro Barbucci et Nolwenn Lebreton dynamisent le graphisme, le premier avec ses dessins semi-réalistes, la seconde par une gamme de teintes parfaitement assorties. Les personnages, qu’ils soient humains ou animaliers, possèdent une belle capacité expressive. Les décors, issus de l’activité humaine ou naturels, servent heureusement le récit.
Ce douzième tome de la série reste dans l’esprit de celle-ci et permet de passer un très bon moment de lecture-détente avec une belle histoire qui amène souvent sourires et rires, avec des planches très agréables à regarder.
serge perraud
Christophe Arleston (scénario), Alessandro Barbucci (dessin) & Nolwenn Lebreton (couleurs), Ekhö Monde miroir — T.12 : La Walkyrie des fjords, Soleil, coll. “Fantastique”, août 2023, 56 p. — 15,50 €.