Comme union

(Maria Fos­ko­laki)

Par elle, nous sommes sou­mis au temps et au mythe. Sa réa­lité se livre par frag­ments dans l’écume de ses pein­tures. Ses souffles au réveil sont des fra­grances ver­ti­cales, des concor­dances infi­nies mais aux inten­si­tés fugaces. Elle pose chaque image dans un frag­ment de son absence.

Son cou­rant à l’intérieur de nous ouvre une grande voie. Qu’importe si son his­toire est sans parole. Et les mots res­tant dans sa bouche, nous n’avons plus besoin de par­ler. D’autant qu’elle en sait sur nous beau­coup plus que nous-mêmes.
Dans le silence infini, elle pour­suit ses danses mys­té­rieuses en fou­lant les mâles car ils ne sont faits que de terre. Pour le com­prendre, un souffle suf­fit ; il ouvre des pas­sages incon­nus, des rac­cour­cis oubliés, d’autres croi­se­ments. Les amants y vont l’un vers l’autre à la vitesse de la lumière.

C’est un champ de forces, un théâtre magné­tique. Il fait notre chair humaine, le corps de notre pen­sée. Elle ne double pas le monde, mais jette quelque chose en lui pour le ren­ver­ser. Met l’un dans l’autre. L’un dans le corps de l’autre. Sa res­pi­ra­tion nous aspire vers des pro­fon­deurs cachées où nage le pois­son volant jusqu’à la pluie des mous­sons, s’enfonce dans l’éphémère de la mer pour faire fondre les deux conti­nents de la nos­tal­gie et le rêve.
Les caresses de la mer y sont entières et les secondes empi­lées contre la chute. Elles sont la matière de notre esprit et de notre émo­tion. Non celle qui ter­rasse, mais celle de la communion.

jean-paul gavard-perret

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