E mue est

(pos­tiche pour Colette Deblé)

Loger l’air dans la plèvre d’écorce (sans vio­lence en cap­tu­rer le par­fum) le sexe est tou­jours la césure de la main ampu­tée isolé il n’existerait même plus c’est une image à peine visible qui se désa­grège comme une pro­messe non tenue (peut-être for­mu­lée à une autre époque) une vieille mère jaillit d’une pierre tom­bale dont une fois de plus les reve­nants nous séparent de notre propre pen­sée un de une nu de nuée se chan­geant en pous­sière cendre ce qui  fera aussi l’affaire et les pavés l’enfer de  sil­houettes à peine sil­houettes sur les­quelles ont neigé le sperme et le lait déchi­rures et sutures, miroires de clarté lieue pro­fonde dis­pa­rue éclaire d’une pierre qui inonde soleille pro­fonde pour la dua­lité plus bas dans le canyon il y a la mai­son de l’être plus haut que terre sous les draps d’une col­line ins­pi­rée car à chaque vie suf­fit sa peine et que Beckett a eu avec Colette Deblé ainsi à qui par­ler sa mère embras­sée sur les lèvres pour les bou­tons de fièvre tout géni­teur étant dit l’autre un lupus d’où la mala­die de l’héréditaire se repro­duit se pho­to­co­pie et ce pour  faire le clone dans le Pin­der per­son­nel et Pan­dare pour assai­son­ner la salsa ainsi que le monde dure anges et démons ne se suf­fisent plus à la pelle pas besoin d’en rou­ler des car­gai­sons juste glis­ser le machin dans le truc l’inverse est vrai aussi mais paraît-il la sper­ma­to­gé­nèse n’est plus ce qu’elle fut pas rêver tout de même regar­der les mouiller en ce pas­sage où leur joie demeure mais si elle n’est pas uni­que­ment joie et la dou­leur, dou­leur cela depuis le début qu’à peine à peine nous sommes  si somme il y a nos pleurs et sou­rires der­rière le pli, la ridule, la racine  des tra­vers de porc du corps de l’autre pour en mesu­rer les cycles quand font un écart les vieux évan­giles ne se ferment plus en cercle lorsqu’assez d’Œdipe et des visions légen­daires (in)continents enfouis au des­sous de la mère  or et go morts dont le désir engraisse nos ter­reurs pour fran­chir une frac­ture dont on recoud une fêlure selon un schéma fort déduc­tible et irré­duc­tible à la foi de char­bon­nier noire sœur bruit du temps à saveur de Léthé sans qu’il existe d’autres pas­sages pour voir clair en Claire et clar T et athée infu­sion lente dont l’écharpe de lait colle aux quintes de l’ordre de la soie de  qui tu es en une chambre un soir en ville ou sur une aire d’autostrade Etap Hôtel l’éternité sur terre toit toi mon toit ardoises grises de perles se disent Pierre, Jacques, Jacques, Samuel, Kevin ou Sébas­tien ils jouent au besoin des mar­tyrs d’une qui  les console comme Sega ou Sony de sel et de mielle Sexe faible de sau­rait men­tir l’âme du fond s’en apaise quand  les dents de la mère baignent et la mer veille même si les femmes de Colette de blé ou de force n’apaisent plus rien et dont leur E n’est plus muet puisqu’aucun silence ne l’effraie.

NB : les “fautes” sont intentionnelles.

jean-paul gavard-perret

Photo col­lage de Michèle Divoy

1 Comment

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One Response to E mue est

  1. Villeneuve

    Brillant jeu de mots . Bingo Polo ! Colette Deblé est le fil d’or des femmes . Hommage .

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