Ne connaissant rien de la vie de Morgiève,je ne peux assurer que cette fiction est autobiographique. D’autant que l’auteur prétend le contraire et se veut transcripteur d’une épopée tragique altière.
Mais si un doute survient à ce sujet on le doit à l’auteur qui, fidèle aux considération de Pierre Bayard sur le vrai et le faux, sur le mensonge de la fiction qui perce la vérité du réel, livre là un roman réaliste dans le bon sens du terme.
Morgiève ne prétend pas transformer la forme romanesque mais il écrit avec brio. Cette histoire de famille devient un “page turner”. Tant en nouveau Hervé Bazin qu’n Mauriac, il connaît bien les familles et plus particulièrement celle de la haute bourgeoisie de Versailles à qui il dit son fait.
En jaillit le héros, le révolté de la famille et narrateur. Il décrit son parcours avec une certaine alacrité même si le mot reste sans doute insuffisant car trop léger étant donné cette aventure de vie. Existe en effet toujours chez lui et même dans l’action une sorte d’indifférence.
Certes, il n’est pas détaché de ce qu’il fait– et pour preuve il a besoin de l’écrire. Mais demeure pour le narrateur et son “maître” une sorte d’ambiguïté dans ses sensations. Malgré ses plus de 400 pages, ce livre est celui d’un silence exposé.
Entre Michel Houellebecq et René Frégni j’ai découvert il y a longtemps Richard Morgiève . ” La fête des mères ” est son grand œuvre qui hurle son talent dans un apparent ” silence exposé ” . Point besoin de savoir le vrai du faux . L’indifférence notée par JPGP n’est que l’absence maladive d’amour dans une famille qui aurait bien inspiré Balzac .