Olivier Apert, À l’ombre

Olivier Apert et les pénitents

La lit­té­ra­ture car­cé­rale est rare­ment mise en exergue. Preuve que l’écriture a quelque chose à voir avec la morale et que ceux qui connaissent les geôles n’ont pas tou­jours béné­fi­cié d’une culture suf­fi­sante pour écrire de manière effi­ciente.
Tou­te­fois, Oli­vier Apert par son antho­lo­gie pré­sente des écri­tures puis­santes par ce qu’elles affrontent (la pri­va­tion de liberté) et par le style de ceux qui sont ici réunis.

Privés de l’exercice de la liberté qui auto­rise les aspi­ra­tions les plus pro­fondes, bien des auteurs grâce à leur ima­gi­naire ont su sor­tir des griffes de la machine à broyer et ses colonnes péni­ten­tiaires.
Sont pré­sents ici entre le XVème siècles et jusqu’a nos jours poèmes et proses. Cer­tains des auteurs sont très connus : Vil­lon, DAF de Sade, Ver­laine. D’autres mécon­nus comme Char­lie Bauer ou Knol­bel­piess mais tous ont cher­ché dans la poé­sie un récon­fort voire un salut face à la déshu­ma­ni­sa­tion que sou­ligne ici un texte sublime de Henri Alleg.

Ces écri­vains par­fois naquirent écri­vain en pri­son, d’autres qui l’étaient déjà trou­vèrent là un pou­voir de résis­tance ou de révolte. Mais tous ceux que Apert a retenu se carac­té­risent par la force incan­des­cente de leur écri­ture. Plus que jamais, elle s’impose en de tels lieux comme néces­sité exis­ten­tielle  dans le dur désir de tenir pour durer.

jean-paul gavard-perret

Oli­vier Apert, À l’ombre, Le temps des cerises, 2023, 320 p. — 18,00 €.

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