Zidrou, Éric Maltaite & Philippe Ory, Hollywoodland — Tome 2/2

Les cou­lisses du cinéma des années 50

C’est en 1923 que furent ins­tal­lées les fameuses lettres sur le mont Lee qui domine un quar­tier de Los Angeles. Pour fêter ce cen­te­naire, Zidrou livre un récit, en deux tomes, sur les cou­lisses du cinéma à la Cité des Anges dans les années 1950.
Après une intro­duc­tion qui se passe en 1923, les auteurs pro­posent sept his­toires se dérou­lant au cœur du temple du cinéma, se foca­li­sant sur­tout sur les indi­vi­dus res­tant dans l’ombre. C’est le monde des ano­nymes sans qui, cepen­dant, rien ne pour­rait se faire.

Tout com­mence quand Tho­mas Fish Goff veut implan­ter les treize lettres qui for­me­ront HOLLYWOODLAND. Elles sont ache­mi­nées à dos de mulets. Le por­teur de la lettre Y, en pleine forme, monte sur le por­teur de la lettre H ce qui fait tom­ber le char­ge­ment et qui donne des idées…
Puis, c’est un Texan pour qui les rêve, contrai­re­ment aux meilleurs whis­kies, vieillissent mal. Pour­tant, il était sou­vent confondu, pour son phy­sique, avec Robert Mitchum.

Et c’est la situa­tion de ces comé­diennes qui n’ont qu’un petit rôle, quelques lignes seule­ment à réci­ter. La course au cas­ting per­met au scé­na­riste une belle réflexion sur les humains qui s’y pré­sentent. Et les cais­sières, celles qui, à l’entrée des salles étaient enfer­mées dans un bocal.
Les réa­li­sa­teurs des affiches sont à l’honneur dans la nou­velle por­tant le titre Okla­homa theatre. Dans Due, la parole est don­nées à une voi­ture qui raconte ce qu’elle voit et pré­sume jusqu’à…
Et, pour finir, une fable sur la renom­mée d’Hollywood qui ins­pire les coins les plus per­dus de la pla­nète Terre.

Avec ces récits doux-amers, nos­tal­giques d’une époque, les auteurs offrent un regard décalé sur l’un des plus grands mythes amé­ri­cains. Mais la nos­tal­gie n’occulte pas l’humour et le scé­na­riste de L’élève Ducobu n’est pas en reste.
Sur la cou­ver­ture, on retrouve presque tous les héros des récits. Et Zidrou iro­nise, décla­rant que le para­dis est une immense salle de cinéma et que l’enfer est : « T’es assis tout seul comme un con, ton cul posé sur une grosse braise incan­des­cente avec devant toi une stu­pide boîte qui dif­fuse que des publi­ci­tés. La télé­vi­sion, ils appellent ça ! ».

Éric Mal­taite assure un des­sin proche du réa­lisme avec de belles touches de cari­ca­tures. Il donne à ses per­son­nages des gueules bien typées et régale avec des décors réa­listes de l’époque, que ce soient les véhi­cules, les salles de cinéma, des usten­siles divers et variés… Les cou­leurs de Phi­lippe Ory apportent la touche ori­gi­nale pour recons­ti­tuer l’atmosphère qui pou­vait régner dans ces lieux.
Les auteurs ont choisi de mon­trer les petites mains qui œuvrent der­rière les stars du grand écran, der­rière le gla­mour et c’est une réus­site tant pour la per­ti­nence des récits que pour la mise en images.

serge per­raud

Zidrou (scé­na­rio), Éric Mal­taite (des­sin) & Phi­lippe Ory (cou­leur), Hol­ly­woo­dland — Tome 2/2, Fluide Gla­cial, juin 2023, 56 p. — 13,90 €.

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