Tout livre ne peut être en ce sens que transparent pour que quelque chose le traverse d’un soleil ou d’une nuit. Les revoilà qui tombent. Ce qui nous laissera à terre. Mais le moteur ne s’arrête pas. Il ronfle dans l’air et le prolonge, le tord, le distend.
Et c’est parce qu’on ne sait rien qu’on écrit et qu’on lit. S’oublie alors le dehors lorsqu’il se recopie, mêlant à l’imaginaire le souci de la langue. Le temps s’y perd, s’y pend.
Tout était blanc avant. Mais les mots le dispersent, le noircissent. L’espace est dépris de lui-même. Sa théâtralisation en devient le nerf absurde, le réduisant à peu de chose. Les objets cessent de se déplacer dans le regard. C’est un arrêt. Une fureur aussi qui emporte le corps.
L’image ignore sa place. L’ampleur est nulle ou inabordable et tait le sort de qui estime lier sa fable au monde.
jean-paul gavard-perret