Prétendre que le poème mémorise les entailles pour les cicatriser, c’est se tromper de cheval.
La poésie n’a pas à consoler, n’est pas faite pour ça : elle mate où nous sommes pleins de rires et de larmes, là ou parfois nous portons vos visages et où parfois vous portez les nôtres.
Qui sait combien cela dure et qui les premiers déposeront les masques ? Et combien en débit de nostalgie pro forma ? Nous sommes tous des mauvais joueurs de vie. Nous accumulons doucement notre passif morbide ou illusoire.
Si peu entraînés dans les nuits qui ne nous ont rien appris, nous n’avons jamais reconnu les anges salvateurs qui sont venus nous voir.
jean-paul gavard-perret
Photo Paul Schuzter