Fred Duval, Jean-Pierre Pécau & Gess, Moriarty — t.04 : “Le voleur aux cent visages 2/2″

Holmes l’éternel…

Holmes, Wat­son et Freud attendent, au 221b Baker Street, que la course en bal­lon autour du monde reprenne pour appré­hen­der le Voleur aux cent visages. Mais le mau­vais temps retarde le départ.
Deux admi­nis­tra­teurs du Lloyd’s viennent sol­li­ci­ter les ser­vices de Sher­lock car depuis quelques mois leurs car­gos dis­pa­raissent. Un marin, res­capé du sep­tième navire dis­paru depuis une semaine, donne un témoi­gnage extra­or­di­naire. D’après lui, un énorme diri­geable a cro­cheté le cargo pour l’emporter dans les airs. Aux yeux des arma­teurs, tou­te­fois, c’est la car­gai­son qui pose le plus de pro­blèmes. Mais Holmes refuse au pré­texte qu’il ne mène pas deux affaires en même temps.
Et on retrouve ce der­nier tra­qué par la police car il a volé les bijoux de la Cou­ronne. Wat­son ne peut y croire et se lance à sa recherche en com­pa­gnie de Freud…

Le pro­fes­seur Moriarty n’apparaît que dans deux des soixante-quatre enquêtes qui consti­tuent le Canon. Il est cité, néan­moins, quelques fois. On le ren­contre pour la pre­mière fois dans Le Der­nier pro­blème, nou­velle publiée dans The Strand Maga­zine en décembre 1893. Il fait face à Holmes dans un duel qui se ter­mine dans les chutes du Rei­che­bach, en Suisse.
Par contre, ce génie du crime titille plus l’imagination d’auteurs qui se livrent à des pas­tiches que Conan Doyle lui-même.

C’est ainsi que Fred Duval et Jean-Pierre Pécau ins­tallent une série sur ce per­son­nage, dans un uni­vers steam­punk. Ils intro­duisent Sig­mund Freud qui tra­vaille ses obser­va­tions sur le com­por­te­ment de ses contem­po­rains, pas­sionné par la sta­ture d’Holmes. Un méchant sup­plé­men­taire, ce voleur aux cent visages, par­ti­cipe acti­ve­ment à struc­tu­rer une belle intrigue.
Les auteurs ins­tallent une sérieuse ani­mo­sité entre Wat­son et Freud avec des échanges très humoristiques.

Le des­sin carac­té­ris­tique de Gess donne à cette série une atmo­sphère par­ti­cu­lière. S’il va à l’essentiel pour les sil­houettes, il a une façon très per­son­nelle de pré­sen­ter les atti­tudes et les mimiques de ses pro­ta­go­nistes. Il en résulte un effet sin­gu­lier.
La mise en cou­leurs de Scar­lett pri­vi­lé­gie les tons sépia pour don­ner une atmo­sphère ancienne, celle qui était en vigueur à la fin du XIXe siècle. Il faut noter que l’illustration de cou­ver­ture est l’œuvre de Nico­las Siner et qu’elle n’est pas repré­sen­ta­tive du gra­phisme intérieur.

Ce tome 4 clôt de belle manière une série aty­pique autour du Grand Détec­tive par les apports peu com­muns des auteurs et par l’ambiance par­ti­cu­lière don­née par la conju­gai­son des talents de Gess et Scarlett.

serge per­raud

Fred Duval & Jean-Pierre Pécau (scé­na­rio), Gess (des­sin), Scar­lett (cou­leurs), Nico­las Siner (cou­ver­ture), Moriarty — t.04 : Le voleur aux cent visages 2/2, Del­court, coll. “Neo­po­lis”, février 2023, 48 p. — 14,95 €.

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