Liliane Giraudon, Une femme morte n’écrit pas

Survi­vance

Ce long poème nar­ra­tif ponc­tué de des­sins est un mon­tage d’énoncés et de nota­tions dans lequel une poé­tesse (grosse et vieille) tient une sorte de jour­nal où s’articule la des­truc­tion du corps privé à celle du corps social.
En une langue trouée où la vio­lence côtoie le rire (jaune), le poème erre en évo­quant des thèmes dou­lou­reux  can­cer du sein ou la dis­pa­ri­tion de l’amour) et va à la recherche de ce que la poé­tesse nomme une  poé­tique « imbi­table ».

Elle la défi­nit ainsi : “l’ordre du désordre / mon plus cher sujet /parmi quelques autres / & brouiller les cartes / & ne pas oublier / les y / dans cyme­tière & aymer /hystoire & eny­vrer”.
La langue crée ainsi le trouble au sein de diverses invi­tés ou appa­ri­tions dont, et entre autres, Sil­vana Cam­pano, Lucas Cra­nach, Mat­thias Grü­ne­wald, Sophie Rey­nolds, Marianne Moore, Bau­de­laire, Kafka, Madame de Sévi­gné, Van Gogh, Celan, Ghé­ra­sim Luca, Alain Resnais, Dick Bogarde, Piet Mon­drian, Emily Dickin­son, Artaud.

Entre ce qu’elle nomme “lit­té­ra­ture de com­bat “ et «“lit­té­ra­ture de pou­belle”, Liliane Girau­don com­plète ici son spectre en une sorte de dys­to­pie — mais his­toire de conju­rer le sort que tend la vieillesse — et en ce qui reste son labo­ra­toire d’écriture où cir­culent des voix.

jean-paul gavard-perret

Liliane Girau­don, Une femme morte n’écrit pas, Al Dante, mai 2023, 80 p. — 17,00 €.

Leave a Comment

Filed under Chapeau bas, Poésie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>