L’image dans sa suavité immobilise des lieux qui ne sont pas seulement des pays de fonds de mémoire mais ceux qui ouvrent leurs espaces vastes comme (parfois) un amour voire aussi interminables que son départ.
Leurs fleuves coulent dans le temps qui n’est plus jadis mais au loin, à savoir dans des jardins secrets. Ils ne permettent pas de spéculer sur leur métaphore sans prendre en compte certains de leurs attributs et ressentir là une affinité avec quelque obscure part de notre propre nature.
D’où notre inclination à aller trop loin ou à déclarer que l’image est le corps dans lequel tout lieu expose sa splendeur voire sa transcendance amène. Mais elle est en fait associée à la motivation qui se trouve à soutenir le fait d’écrire.
Elle n’en est d’ailleurs qu’une variation ou sa partenaire symbiotique. C’est pourquoi il faut demeurer loyal envers elle, d’autant qu’elle courtise une haute puissance dans l’imagination.
Cela ne ressort pas obligatoirement. Le résultat est parfois pitoyable, c’est un saccage, lequel prouve que ce n’est pas l’expérience qui fournit l’intérêt poétique de l’image mais son objectivation des émotions. Elles sont parfois d’une faiblesse qui fait croire que personne n’y est impliqué totalement.
Mais c’est une vue de l’esprit. Elles sont dignes d’intérêt dès que leur étalage se termine et ne reste que leur vérité d’image.
jean-paul gavard-perret
Photo Andrea Mete