Ce livre propose une liaison absolue entre le texte et l’image qui l’initie. Tout se joue de manière cosmique, allégorique mais aussi réaliste par la présence de la femme et de la grotte.
L’espace du désir ardent apparaît. Il réunit la passion de l’âme par celle du corps en une sorte d’appel implicite à une liberté hors des règles de la socialisation.
La femme nue devient une sorte d’image sinon pieuse du moins sacrée là où, grâce à Haenel, la notion même de lyrisme comme de l’ “ut pictura poesis” se transforment , éveillent et mènent droit au registre de l’avenir que seule accorde La Femme.
La nudité n’est pas un gouffre “à mère” tandis que la caverne dont elle est la gardienne devient un mystère.
L’artiste une nouvelle fois enflamme le corps exposé à la nuit des forêts dans les plis ardents d’une lumière étrange. Offert à la vue, ce corps se touche non parce qu’il ce qui est craint mais presque inespéré, là où l’à-peine perceptible est en quelque sorte embaumé en noir et blanc.
Le tout selon une voyance créée par un œil reculé, physiologique mais tout autant cosmique que Haenel reprend à sa main.
jean-paul gavard-perret
Linda Tuloup, Yannick Haenel , La nuit souterraine, Editions Les Petites Allées, Rochefort, mai 2023 — 15,00 €.